États-Unis
Énième fusillade : Huit morts à Indianapolis

L'Amérique est meurtrie par une nouvelle fusillade : au moins huit personnes ont perdu la vie dans un centre de tri postal de la ville d'Indianapolis lorsqu'un ancien employé a ouvert le feu jeudi 15 avril dans la nuit.

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Des policiers devant un centre de tri postal FedEx, théâtre d'une fusillade, à Indianapolis, à 16 avril 2021.

La communauté sikhe, très présente dans l'État de l'Indiana, a été particulièrement endeuillée puisque quatre des victimes en sont membres, a déploré vendredi 16 avril la Coalition sikhe, une organisation représentative.

Vers 23h00 locales jeudi 15 avril (03300 GMT vendredi 16 avril), le tireur est sorti de sa voiture avec un fusil d'assaut et "a commencé à tirer au hasard, d'abord sur le parking" puis dans l'entrepôt "avant de se donner la mort", a indiqué Craig McCartt, un responsable de la police d'Indianapolis, lors d'un point de presse.

Huit personnes ont été retrouvées mortes. Elles avaient de 19 à 74 ans, selon la police.

L'auteur des coups de feu a été identifié par la police comme Brandon Scott Hole, 19 ans. Il a travaillé dans ce centre de tri de l'entreprise FedEx en 2020, ont rapporté les autorités vendredi.

Les raisons de son geste restaient encore inexpliquées pour les enquêteurs mais Brandon Hole était connu des services de police, a précisé l'agent McCartt. "Au moins 100 personnes étaient présentes dans l'entrepôt au moment de l'attaque", a-t-il ajouté.

La Coalition sikhe a appelé à une "enquête complète" de la police pour déterminer les motivations du tueur, y compris pour savoir s'il a pu être animé par des "préjugés" racistes.

"Trop c'est trop. Notre communauté a subi assez de traumatismes", a réagi Komal Chohan, la petite-fille de l'une des victimes, citée dans un communiqué de la Coalition.

Environ 10.000 Sikhs vivent dans cet État du centre du pays, et FedEx comptait de nombreux membres de cette communauté parmi ses employés.

Des familles se sont également plaintes de l'attente interminable pour avoir des nouvelles de leurs proches à cause d'une règle interdisant à certains employés de cet entrepôt d'utiliser leur téléphone portable.

"On nous a donné un numéro à appeler mais qui n'avait pas la moindre information", a fustigé Tammy Campbell, la femme d'un d'entre eux, à la chaîne Fox 59. "Il faut qu'ils changent leur politique", a-t-elle réclamé.

Une porte-parole de l'entreprise a confirmé à l'AFP qu'"en vertu de protocoles de sécurité et afin de minimiser les distractions (...), l'accès aux téléphones portables dans certaines zones des opérations de FedEx Ground est limité aux membres autorisés de l'équipe."

L'attaque, dans cet entrepôt proche de l'aéroport de cette ville du Midwest, n'a duré qu'une poignée de minutes.

Fléau récurrent 

Un drapeau mis en berne à la Maison Blanche, le 16 avril 2021. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Un homme travaillant sur le site a raconté à la télévision locale WISH-TV avoir vu une personne tirer à l'arme semi-automatique et entendu plus de dix tirs qu'il a d'abord pris pour des bruits provenant d'un moteur.

"J'ai vu un homme avec une sorte de pistolet-mitrailleur, une arme automatique, et il tirait en plein air", a dit Jeremiah Miller. "Je me suis baissé immédiatement, j'avais peur".

La violence par arme à feu "meurtrit" l'âme de la nation américaine, a déploré le président Joe Biden.

"Ce matin, c'est le chagrin qui nous habite", a déploré le maire d'Indianapolis, Joe Hogsett. "Le chagrin pour les familles des personnes tuées, le chagrin pour les employés qui ont perdu leurs collègues, et le chagrin pour les nombreux Américains qui s'efforcent de comprendre comment des tragédies comme celle-ci continuent à se produire, encore et toujours".

La fusillade, dans cette ville connue pour son circuit automobile, fait suite à une série de drames similaires ces dernières semaines, à Atlanta, Boulder, Los Angeles...

Fléau récurrent aux États-Unis, les fusillades relancent régulièrement le débat sur la prolifération des armes à feu dans le pays, sans beaucoup d'avancées concrètes.

"La violence par arme à feu dans ce pays est une épidémie, c'est une honte internationale", avait fustigé le président Biden début avril en dévoilant des mesures ciblées pour encadrer l'accès aux armes à feu aux États-Unis.

Des mesures d'une portée réduite en raison de la difficulté à faire adopter au Congrès des mesures plus audacieuses, au regard de la très courte majorité parlementaire démocrate.

De nombreux Américains restent très attachés à leurs armes et se sont même précipités pour en acheter davantage depuis le début de la pandémie, et encore plus lors des grandes manifestations antiracistes du printemps 2020 et des tensions électorales de l'automne.

Depuis le 1er janvier, plus de 12.000 personnes ont déjà été tuées par une arme à feu selon le site Gun Violence Archive.

AFP/VNA/CVN

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