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Depuis mercredi 14 avril, l'espacement entre deux doses de vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna est fixé à 42 jours. Photo : VNA/CVN |
Cela permettrait "d'accélérer la campagne de vaccination de masse" et "d'atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante", juge l'Académie de médecine dans un communiqué jeudi 15 avril.
Cette instance n'a toutefois pas de pouvoir décisionnel : c'est la Haute autorité de santé (HAS) qui peut prendre ce type de décisions, nécessitant l'aval du gouvernement.
Depuis mercredi 14 avril, l'espacement entre deux doses de vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna (dits à ARN messager) est fixé à 42 jours, contre 28 auparavant. "Ça va nous permettre de vacciner plus vite sans voir se réduire la protection", a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran, au JDD.
L'Académie de médecine veut aller plus loin : elle recommande "de retarder de 6 mois la date de la seconde injection de vaccin à ARN messager chez les personnes immunocompétentes (qui n'ont pas de déficit immunitaire, ndlr) âgées de moins de 55 ans".
Pour l'instant, pour être vacciné à moins de 55 ans, il faut soit faire partie des professions prioritaires (soignants, pompiers, aides à domicile) soit être atteint de certaines pathologies.
L'Académie de médecine préconise aussi "de reporter la vaccination des personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 (...) à 6 mois après" un test PCR positif.
Tout cela permettrait selon elle "d'élargir la population des personnes pouvant recevoir une première injection de vaccin à ARN messager, ce qui permettrait de la proposer au plus tôt aux personnes très exposées, notamment aux professionnels de l'enseignement".
Pour faire ces recommandations, l'Académie s'appuie sur de récentes études menées aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui "démontrent qu'une seule dose d'un vaccin à ARN messager confère rapidement une protection très élevée", en attendant toutefois une quinzaine voire une vingtaine de jours après la vaccination.
D'autre part, elle prend en compte le fait que le variant anglais du coronavirus, plus contagieux, est aujourd'hui dominant en France, ce qui impose selon elle "d'accélérer" la vaccination.
Toutefois, certains scientifiques sont réticents à l'idée d'allonger ainsi l'espacement entre les doses : ils craignent que la protection incomplète apportée par la première injection ne favorise l'émergence de nouveaux variants.
Le troisième vaccin disponible en France, celui d'AstraZeneca, est réservé aux plus de 55 ans, avec un intervalle de 12 semaines entre les deux doses.
AFP/VNA/CVN