Virus : record de contaminations en Inde, les JO à nouveau en question

L'Inde a enregistré jeudi 15 avril un nouveau record de contaminations au COVID-19, risquant de devenir un prochain épicentre de la pandémie qui menace encore la tenue des Jeux olympiques déjà reportés d'un an en 2020.

>>Inde : bilan de plus de 170.000 décès

Distribution de nourriture par l'ONG KhaanaChahiye à Bombay, le 15 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce vendredi 16 avril verra l'entrée en vigueur d'un confinement strict en Turquie dans les provinces les plus touchées par la maladie, et de nouvelles restrictions (couvre-feu étendu, horaires commerciaux limités) en Argentine dans l'agglomération de Buenos Aires.
Avec plus de 200.000 nouveaux cas de COVID-19 enregistrés au cours des dernières 24 heures, l'Inde, pays de 1,3 milliard d'habitants passé lundi au deuxième rang des pays le plus touchés dans le monde en nombre de cas devant le Brésil, voit le nombre de contaminations quotidiennes doublé depuis début avril.
Les médecins indiens s'inquiètent en particulier du nombre de patients âgés de moins de 45 ans, souffrant de symptômes plus graves que l'an dernier. "Nous voyons également des enfants de moins de 12 et 15 ans admis avec des symptômes. L'année dernière, pratiquement aucun enfant ne présentait de symptômes", déclare à l'AFP Khusrav Bajan, consultant à l'hôpital national P.D. Hinduja de Bombay.
Cette flambée intervient alors que le pays peine à soutenir le rythme de la vaccination en raison d'une pénurie de doses : seules 114 millions d'injections ont été administrées jusqu'à présent.
Au Japon, où la vaccination progresse à un rythme d'escargot (1,1 million d'habitants ont reçu une dose sur 126 millions), le numéro deux du principal parti au pouvoir a agité la possibilité d'une annulation des Jeux olympiques de Tokyo dont la cérémonie d'ouverture est censée se tenir dans moins de 100 jours.
"Nous devrons annuler (les Jeux, NDLR) sans hésiter si ce n'est plus possible" de les organiser, a déclaré Toshihiro Nikai, secrétaire général du Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur). "Si les infections se répandent à cause des Jeux olympiques, je ne sais pas à quoi ils servent".
Même si d'autres officiels ont immédiatement minimisé ces propos, l'opinion publique japonaise se montre de plus en plus hostile à l'événement, inquiète d'une quatrième vague de contaminations.
Plus de 100.000 morts en France
La France, en pleine troisième vague, a enregistré jeudi 15 avril 300 nouveaux décès, passant le seuil des 100.000 morts, ce qui fait douter d'une réouverture du pays à partir de la mi-mai. Plus de 5.900 malades du COVID-19 sont soignés dans des services de réanimation, au plus haut depuis le printemps 2020.

Nombre de morts liés au coronavirus officiellement annoncés par pays, au 15 avril à 10h00 GMT.

Et au moment où les premières 200.000 doses du vaccin Johnson & Johnson viennent juste d'être livrées, l'annonce du fabricant américain de retarder son déploiement en Europe n'arrange pas les affaires de Paris.
Le laboratoire qui devait livrer 55 millions de doses à l'Union européenne au deuxième trimestre a annoncé mardi qu'il allait "retarder le déploiement" de son vaccin unidose après le signalement de caillots sanguins qui ont poussé les
États-Unis à suspendre son utilisation.
Le régulateur européen, l'Agence européenne des médicaments (EMA), étudie ces cas et prévoit de s'exprimer la semaine prochaine.
Le duo américano-allemand Pfizer-BioNTech a en revanche annoncé l'accélération de ses livraisons à l'UE. Quelque 50 millions de ses doses initialement prévues au dernier trimestre seront livrées dès avril.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a aussi annoncé l'ouverture des négociations formelles avec le tandem pour commander 1,8 milliard de doses supplémentaires de vaccins dits de "2e génération", destinés à lutter contre les variants actuels et futurs du coronavirus.
3e dose Pfizer "probablement nécessaire"
La vaccination reste la principale arme contre le COVID-19 qui a fait au moins 2.974.651 morts dans le monde selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles jeudi.
Combien de doses par personne ? Pour la formule Pfizer, "une hypothèse vraisemblable est qu'une troisième dose sera probablement nécessaire, entre six mois et douze mois, et à partir de là, il y aura une vaccination à nouveau chaque année, mais tout cela doit être confirmé", a indiqué Albert Bourla, PDG du laboratoire américain, dans des déclarations rendues publiques jeudi par la chaîne CNBC.
L'alliance Pfizer/BioNTech avait déjà annoncé en février étudier les effets d'une troisième dose de son vaccin contre les variants dans une étude clinique.
De fortes inégalités subsistent à travers le globe pour la vaccination, poussant des lauréats du prix Nobel et d'anciens chefs d'
État ou de gouvernement à appeler mercredi 14 avril le président américain Joe Biden à se rallier à une proposition de levée temporaire des brevets sur les vaccins.
Une telle suspension est "une étape vitale et nécessaire pour mettre fin à la pandémie", estiment les quelques 170 signataires de la lettre ouverte, dont l'ancien président français François Hollande, l'ex-chef du gouvernement britannique Gordon Brown ou l'ancienne présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf.
Autre initiative, le programme international Covax a lancé jeudi 15 avril une campagne pour collecter 2 milliards d'USD supplémentaires afin de pouvoir réserver des doses de vaccins anti-COVID. Ce système permet aux 92 pays les plus pauvres d'obtenir des doses de vaccins, grâce à des fonds réunis par des donateurs.
Le Japon va organiser en juin un sommet sur le financement du système Covax. Un total de 840 millions de doses de vaccins ont été livrées à au moins 205 territoires dans le monde, selon un décompte de l'AFP. Le système Covax a offert plus de 38 millions de doses à 113 pays.
Si grâce à la vaccination de sa population, le Royaume-Uni a pu rouvrir cette semaine en Angleterre ses terrasses de cafés et commerces non essentiels, le Cambodge est "au bord de la mort", a mis en garde jeudi 15 avril le Premier ministre Hun Sen, exhortant la population à respecter le confinement instauré dans la capitale Phnom Penh.

À l'inverse, Israël entrevoit le bout du tunnel : le port du masque de protection anticoronavirus ne sera plus obligatoire à l'extérieur dans le pays à partir de dimanche 18 avril, ont annoncé les autorités jeudi soir 15 avril.
L'
État hébreu avait été l'un des premiers pays au printemps 2020 à imposer le port du masque dans les lieux publics. La donne a changé ces dernières semaines grâce à une vaste campagne de vaccination ayant permis d'administrer les deux doses nécessaires du vaccin Pfizer/BioNTech à plus de la moitié (53%) de ses 9,3 millions d'habitants.

AFP/VNA/CVN

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