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Washington prolonge la pause pour Johnson & Johnson, l'UE accélère avec Pfizer-BioNTech

Les États-Unis ont décidé mercredi 14 avril d'étendre d'au moins une semaine la suspension du vaccin de Johnson & Johnson contre le COVID, dont le retard de livraison en Europe sera compensé dès avril par un afflux de doses de Pfizer-BioNTech.

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Une soignante attend les personnes venant de faire vacciner contre le COVID-19 à Miami Gardens (États-Unis), le 14 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur les 7,5 millions de personnes vaccinées au Janssen (Johnson & Johnson) aux États-Unis, sept femmes, dont une est décédée, ont développé des cas graves de caillots sanguins. Le groupe d'experts mandaté par la principale agence américaine de santé publique (CDC) a estimé avoir besoin de plus de temps pour étudier un possible lien. La date de la prochaine réunion n'a pas été fixée, mais devrait se tenir d'ici sept à dix jours.

"Je ne veux pas qu'on laisse penser qu'il y a quelque chose de fondamentalement mauvais avec ce vaccin", a déclaré Beth Bell, présidente du groupe d'experts. "Mais je veux être capable de comprendre et de défendre la décision que j'ai prise sur la base d'une quantité raisonnable de données".

Mardi 13 avril, l'américain Johnson & Johnson, qui devait livrer 55 millions de doses à l'UE au deuxième trimestre, avait annoncé qu'il allait "retarder le déploiement" de son vaccin unidose après le signalement de ces caillots sanguins.

Ces cas sont actuellement étudiés par le régulateur européen du médicament, l'EMA, qui prévoit de s'exprimer la semaine prochaine sur le vaccin Janssen.

En attendant, la Belgique a décodé de suspendre les injections de ce sérum, à l'instar de l'Afrique du Sud, et la France le réservera aux personnes âgées de plus de 55 ans.

Le contre-temps européen du Janssen a été suivi par une accélération venue de Pfizer-BioNTech : quelque 50 millions de doses du duo américano-allemand initialement prévues au dernier trimestre seront livrées dès avril, portant le total des doses à 250 millions sur le deuxième trimestre, a annoncé l'exécutif européen mercredi 14 avril.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a aussi annoncé l'ouverture des négociations formelles avec le tandem pour commander 1,8 milliard de doses supplémentaires de vaccins dits de "2e génération", destinés à lutter contre les variants actuels et futurs du coronavirus.

Selon elle, les États membres ont jusqu'à présent reçu quelque 126 millions de doses au total tous vaccins confondus, et 100 millions ont été administrées - ce qui représente plus de 27 millions de personnes entièrement vaccinées dans l'UE après avoir reçu deux injections.

Copenhague renonce à AstraZeneca

Des personnes attendent des nouvelles de leurs proches infectées au COVID-19 près d'un hôpital de Tegucigalpa, le 14 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'usage du vaccin AstraZeneca a été drastiquement restreint dans la plupart des pays de l'UE en raison de possibles cas de thrombose, et le Danemark a annoncé mercredi 14 avril y renoncer définitivement. La France a au contraire réaffirmé la "confiance" du pays envers le vaccin du laboratoire anglo-suédois.

Les deux sérums qui posent actuellement problème utilisent la même technologie recourant à un adénovirus comme vecteur.

Les évêques catholiques polonais ont fait part de leur "sérieuse objection morale" à l'utilisation de ces deux vaccins dont la production repose, selon eux, "sur des cellules provenant de foetus avortés".

Pour redonner confiance dans l'AstraZeneca, le gouvernement chypriote a décidé d'y recourir pour vacciner l'ensemble de ses ministres.

Le président russe Vladimir Poutine, qui a annoncé avoir reçu sa seconde dose de vaccin mais sans préciser lequel, a appelé chacun à "suivre son exemple".

La vaccination reste la principale arme contre le COVID-19, qui a fait plus de 2.961.387 morts dans le monde, selon un comptage réalisé mercredi 14 avril par l'AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé.

L'Union européenne a l'une des campagnes de vaccination les plus avancées au monde mais reste loin derrière Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis. En Israël, où six personnes sur dix (61,6%) ont déjà reçu au moins une dose, le retour des premiers touristes depuis le début de la pandémie vient d'être annoncé à partir du 23 mai.

De fortes inégalités subsistent à travers le globe dans les campagnes de vaccination, avec des fioles aux conditions d'utilisation drastiques.

Plus de 16.000 doses de vaccin ont ainsi atteint leur date de péremption et vont être détruites au Malawi, après être arrivés dans ce petit pays pauvre d'Afrique australe il y a trois semaines, a déclaré le ministre de la Santé à l'AFP. Sur ce lot de 102.000 doses envoyées par l'Union africaine (UA), quelque 16.400 n'ont pas été utilisées et ont expiré mardi, a précisé Charles Mwansambo.

"Entre 40 et 60 ans pour la plupart"

Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 14 avril à 10h00 GMT.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'immunisation est d'autant plus cruciale que des variants, plus contagieux, essaiment.

Dans l'hôpital bavarois de Freising, en Allemagne, des avertissements portant le mot "variant" sont désormais affichés à l'entrée des chambres des patients atteints du Covid. La majorité des malades sont porteurs du variant britannique et sont beaucoup plus jeunes, "entre 40 et 60 ans pour la plupart", selon le docteur Thomas Marx, directeur médical du service de soins intensifs.

Pour limiter la progression du variant brésilien, la France a notamment suspendu ses vols vers le Brésil jusqu'au 19 avril.

L'Iran a de son côté annoncé la suspension des liaisons aériennes avec la France en même temps qu'il réautorisait celles avec le Royaume-Uni, où les progrès de la vaccination permettent un déconfinement progressif.

La Belgique, où franchir les frontières pour un séjour touristique ou tout autre motif non essentiel était interdit depuis fin janvier en raison de la pandémie, rétablit cette possibilité à partir de lundi, a annoncé mercredi le Premier ministre Alexander De Croo. Pour les déplacements hors de l'UE, les règles européennes restent en application.

En Belgique, cafés et restaurants pourront ouvrir leurs terrasses le 8 mai, tandis que la Suisse, sous pression des secteurs de l'économie les plus touchés, s'apprête à alléger ses mesures anti-COVID à compter du 19 avril.

Le Danemark a annoncé qu'il allait assouplir progressivement les règles liées aux déplacements à l'étranger, visant une circulation des voyageurs européens sans quarantaine à partir de la fin juin.

Sur le plan économique, le directeur Europe du Fonds monétaire international (FMI), Alfred Kammer, a appelé mercredi 14 avril les pays européens à donner "un coup de collier supplémentaire" en 2021 et 2022 pour surmonter la crise et réduire son impact à long terme.


AFP/VNA/CVN

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