En République de Corée, l'essor de la K-pop participe aussi à la pollution plastique

Malgré la concurrence du streaming, les labels de K-pop continuent de vendre massivement des disques en République de Corée, grâce à des stratégies marketing poussées. Ces dernières incitent les fans à acheter plusieurs exemplaires des albums pour collectionner des objets exclusifs, comme des photos ou des "bons" pour des appels vidéo avec les artistes.

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L'album "Drama" du groupe Aespa avec quatre couvertures différentes, à Séoul, le 22 novembre 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Toutefois, la pratique suscite des préoccupations environnementales, notamment en raison du gaspillage plastique et des émissions de carbone générées par la production de ces CD.

Kim Na-Yeon, fan coréenne de K-pop, achetait régulièrement plusieurs albums lors des nouvelles sorties dans l’espoir de trouver un "selfie" de sa star préférée. Mais au fil des années, elle a accumulé une grande quantité de CD, la poussant à réfléchir à l'impact écologique de sa consommation. "Chaque album, en fait, est un billet de loterie", explique Roza De Jong, une autre fan, qui constate qu'il est courant de voir des piles de CD abandonnés dans les rues de Séoul.

Les maisons de disques proposent aussi des éditions limitées avec des couvertures différentes pour stimuler les achats, une pratique que Kim Na-Yeon qualifie d'“exploitation marketing”. Les labels jouent sur l'amour des fans pour leurs artistes, les incitant à acheter davantage de CD dans l’espoir de trouver un objet de collection. En 2023, plus de 115 millions de CD de K-pop ont été vendus, un chiffre record qui marque une augmentation de 50 % par rapport à l'année précédente, malgré la popularité croissante du streaming.

Pourtant, ces ventes engendrent des conséquences environnementales. Les CD, fabriqués en polycarbonate, sont difficiles à recycler sans un processus spécifique pour éviter la libération de gaz toxiques. Selon une étude de l’université britannique de Keele, la production d'un CD génère environ 500 grammes d'émissions de carbone. À titre d'exemple, les ventes hebdomadaires d'un groupe de K-pop de premier plan pourraient correspondre à "l'équivalent des émissions produites par 74 vols autour de la Terre".

Préférer les matériaux plus respectueux de l'environnement

Des albums et marchandises en lien avec quatre groupes de K-pop le 22 novembre 2024. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Certains labels, comme HYBE, l'agence du groupe BTS, ont annoncé des efforts pour réduire leur empreinte écologique, en utilisant des matériaux plus respectueux de l’environnement et en diminuant l’usage du plastique dans leurs produits. Cependant, ces initiatives ne semblent pas suffire à apaiser les inquiétudes des fans comme Kim Na-Yeon, qui soulignent l’impact écologique de la production de CD, qu'il soit impossible de recycler en grande partie.

Le gouvernement sud-coréen a pris des mesures pour limiter les effets de cette consommation. En 2003, le ministère de l'Environnement a instauré des pénalités pour la fabrication de CD. L'année dernière, les labels ont dû payer plus de 246 millions d'euros en amendes pour compenser leur impact écologique.

Cependant, malgré son désaveu des pratiques des maisons de disques, Kim Na-Yeon refuse de boycotter les artistes, expliquant que ce n’est pas leur décision de marketing. "Ce ne sont pas eux qui sont au courant ou décident du plan marketing", a-t-elle précisé, ajoutant qu’elle veut soutenir ses idoles. Le dilemme entre amour pour la K-pop et préoccupation pour l’environnement continue de diviser les fans.

AFP/VNA/CVN

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