* Hà Van Hiên, président de la Commission de l'économie de l'Assemblée nationale
Sur plan général, la situation de l'économie nationale cette année est bien meilleure que l'an passé. Pourtant, il faudra faire d'énormes efforts pour stabiliser la macro-économie, prévenir le retour en force de l'inflation et atteindre une croissance économique de 6,5%, tout en préservant le bien-être social.
À mon avis, l'accent doit être mis sur la qualité de la croissance. L'efficacité des investissements restant faible, il vaut mieux se concentrer dans l'amélioration de la qualité de la croissance, au lieu d'en accélérer le rythme. Il faudrait donc se recentrer dans la réalisation des objectifs sociaux.
* Lê Xuân Ba, directeur de l'Institut central de recherche et de gestion économiques
La faiblesse de la restructuration économique du pays s'observe dans la qualité de sa croissance et la compétitivité de son économie. En effet, la croissance économique se base sur les produits dits traditionnels. Les secteurs de l'industrie et des services restent modestes. Le taux de marchandises transformées pour l'exportation demeure faible, d'où une maigre valeur ajoutée. Une autre faiblesse à résoudre, c'est la valorisation des politiques de développement économique régional. Les régions économiques de pointe ne jouent pas encore le rôle de locomotive. Elles ont besoins d'une alliance.
Dans les temps qui viennent, le pays devra poursuivre la restructuration de sa structure économique dans 3 directions : structure sectorielle, structure régionale et structure des composants. Dans ce sens, les entreprises étatiques sont appelées à se perfectionner. Des conditions plus favorables seront ajoutées au secteur des entreprises privées par le biais de la création d'un système des Fonds de garantie des crédits à l'exportation. Pour les projets d'investissement direct étranger, les formalités seront largement simplifiées.
* Alex Warren-Rodriguez, conseiller aux politiques économiques du Programme des Nations unies pour le développement
La reprise économique du Vietnam est impressionnante. Le gouvernement se penche sur la stabilisation de la macro-économie. Aucun signe de hausse du chômage n'est observé. Dans ce contexte, des mesures d'assistance seront proposées, à concentrer dans le secteur social.
* Vu Dinh Anh, vice-directeur de l'Institut d'étude du marché et des prix, relevant du ministère des Finances
Au Vietnam, la croissance économique a des rapports étroits avec l'élargissement des crédits. Ce sont les politiques de crédits qui apportent des influences bénéfiques sur la stabilisation de la macro- économie et l'inflation. À mon avis, un taux de croissance des crédits de 30% en 2010 serait acceptable, au lieu de 25%. Ce qui est important, c'est qu'une bonne distribution des crédits qui sont appelés à alimenter les secteurs potentiels sur le moyen et long termes. Cette année, le taux de base sera vraiment un outil décisif pour maîtriser le volume des crédits. Les politiques de taux de change joueront un rôle très important pour contrôler l'importation excédentaire et attirer l'investissement direct étranger.
Une faible croissance économique et le retour d'une inflation à 2 chiffres sont les 2 risques pour l'économie vietnamienne cette année. Le management économique devrait donc être bien pesé et réfléchi pour équilibrer ces 2 facteurs. Une flexibilité dans l'application des politiques économiques s'avère aussi nécessaire.
* Trân Dinh Thiên, directeur de l'Institut d'économie
Dans l'objectif de maintenir une inflation à moins de 7%, la gestion de la macro-économie doit mettre l'accent sur la réalisation efficace des politiques financières et monétaires. La structure économique est appelée à changer en réduisant la dépendance dans les besoins domestiques et étrangers. Autres mesures à déployer : favoriser l'accès aux crédits dans les banques commerciales pour limiter la dette extérieur, réévaluer le dông vietnamien et réduire le phénomène de "dollarisation".
Thê Linh/CVN