* Docteur Vu Dinh Anh, chef adjoint de l'Institut d'étude des prix (ministère des Finances)
La forte hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC) en mars dernier est anormale. C'est pourquoi, afin d'atteindre l'objectif gouvernemental de maîtriser l'inflation à 7%, l'IPC moyen mensuel pour le reste de l'année devrait être de 0,32%.
Selon les statistiques des organes concernés, l'IPC des 3 premiers mois a été successivement de 1,36%, 1,96% et 0,75%. Cet indice en mars décide toujours de la tendance sur l'année. Normalement, si l'IPC en mars baisse ou augmente de moins de 0,5%, l'inflation sur l'année reste sous la barre des 10%. L'augmentation des prix des marchandises importantes ces derniers temps comme pétrole, électricité... a provoqué une forte hausse de l'IPC au mois dernier. De plus, le rythme d'augmentation des crédits est supérieur à celui de la croissance du PIB, et la balance commerciale fortement déficitaire constitue des éléments très négatifs. Le Vietnam a besoin de politiques synchroniques. Il faudrait établir un mécanisme de supervision pour contrôler l'utilisation des devises dans le paiement, la circulation des marchandises et les services intérieurs, encourager le développement d'un marché de devises varié et multiforme et gérer le cours en appliquant un flottement contrôlé avant de parvenir à un flottement à condition.
Une faible croissance économique et le retour de l'inflation sont les 2 risques de l'économie vietnamienne en 2010. Le management économique doit bien peser pour équilibrer ces 2 facteurs. La flexibilité dans l'application des politiques économiques est très nécessaire. Les signes du retour de l'inflation sont observés par la hausse consécutive de l'indice des prix à la consommation depuis décembre. Une bonne gestion du marché et un bon management des politiques macroéconomiques permettront au pays de maintenir une inflation à un seul chiffre en 2010. Sinon, l'IPC pourrait s'élever à 12-15%. La mission de stabilisation dont l'accent est mis sur le contrôle de l'inflation est au premier rang des préoccupations du gouvernement. En 2008, l'inflation a été expliquée par la forte croissance des crédits. Cette année, elle résulte des politiques de management, surtout le management des prix.
* Expert en finances Nguyên Dai Lai
Les résultats obtenus au premier trimestre ont reflété une tendance assez bonne du processus de relance économique, avec notamment un PIB en hausse de 5,85% en glissement annuel (contre 3,1% au premier trimestre 2009). Cependant, des signes d'instabilité sont apparus, avec notamment l'IPC en forte hausse en mars.
L'an dernier, alors que de nombreuses économies dans le monde affichaient une croissance négative, le Vietnam prenait place dans le groupe des rares pays bénéficiant d'une croissance assez élevée (5,3%). La macroéconomie est estimée stable. En 2010, le Vietnam est menacé par de grands risques car il dépend beaucoup de facteurs exotiques. Les exportations nationales n'offrent pas de bonnes perspectives, avec une croissance prévue inférieure à 10%. Dans le pays, l'inflation est inévitable et fera suite au soulagement des politiques monétaires et à la relance de l'économie conduisant à la hausse des prix des articles de consommation. Fin 2009, la croissance des crédits a atteint 37,7% par rapport à 2008, soit 7 fois plus que la croissance du PIB.
L'État doit confier à la Banque d'État l'élaboration et la direction des politiques monétaires avec comme objectif prioritaire de stabiliser les prix pour assurer une croissance durable. La gestion des politiques de taux d'intérêt et des cours doivent se baser sur des opérations bancaires professionnalisées, et non sur la promulgation successive de politiques et d'ordres administratifs.
* Docteur Vo Tri Thành, vice-directeur de l'Institut central d'étude sur la gestion économique
L'inflation pèse de tout son poids sur le management des politiques monétaires. Il s'agit de la balance entre la monnaie domestique et les devises, entre le taux de change et le taux d'intérêt, entre les politiques financières et monétaires dont l'accent est mis sur le contrôle d'une croissance raisonnable des crédits bancaires. Ce sont les bonnes politiques de management du taux de change et du taux d'intérêt bancaire qui contribuent largement à contrôler l'inflation.
Le contrôle de l'inflation sera couronné de succès si le pays arrive à maîtriser la dollarisation. La tendance à la hausse de l'utilisation de monnaies étrangères dans l'économie domestique s'est traduite par l'augmentation plus importante des crédits en devises par rapport aux crédits en dông vietnamien (+ 1%).
Thê Linh/CVN