Les représentants de différents ministères, services, localités et de plus de 150 sociétés figurant dans la liste des 500 premières entreprises nationales y ont participé.
Dans la conjoncture actuelle de relance économique encore fragile, les économistes participant à ce séminaire ont estimé que stabiliser la macroéconomie, fluidifier le flux d'investissement en décongestionnant les obstructions - notamment au niveau des formalités administratives - devraient être considérés comme les priorités de la gestion économique de cette année.
"Si 30% des quelque 6.000 formalités administratives en vigueur sont supprimées, conformément à l'engagement du gouvernement, le temps et l'argent consacrés par les entreprises dans la mise en oeuvre de leur plan commercial seront énormément réduits", a analysé Nguyên Ðình Cung, directeur adjoint de l'Institut central de recherche en gestion économique. Selon lui, cette somme économisée compenserait les dépenses supplémentaires des entreprises en 2010 dues aux changements de politiques fiscales et salariales, enveloppes de stimulation économique...
Partageant lui aussi ce point de vue, Vu Viêt Ngoan, vice-président de la Commission économique de l'Assemblée nationale, a estimé que "si le gouvernement atteint son objectif de supprimer 30% des formalités administratives, une croissance du PIB de 6,5% sera tout à fait réalisable". Au vu de l'ensemble des éléments comme indice des prix à la consommation, demande totale et compétitivité de l'économie, balance des paiements..., "il serait plus difficile d'atteindre l'objectif de stabilisation de la macroéconomie et de contrôle de l'inflation que celui d'une croissance de 6,5%", a remarqué le Docteur en économie Vu Viêt Ngoan. En particulier, "il faudrait relever plusieurs défis cette année en matière de politiques monétaires", a-t-il prévu. Concrètement, la capacité de paiement, actuellement et prochainement, continuerait de subir de fortes pressions, car en 2009, la croissance des capitaux mobilisés des banques n'avait atteint que 28,7%, soit bien moins que le rythme de croissance des crédits (37,73%).
Par ailleurs, aux yeux du prof.-Docteur ès sciences Vo Ðai Luoc, la Banque d'État du Vietnam devrait encore faire face à un défi de poids en matière de cours des changes. Les importations excédentaires en 2010 continueraient de faire pression sur le cours du dông. Un grand rajustement de ce dernier influerait forcément sur la stabilité économique, augmenterait les charges pesant sur les entreprises ayant souscrit des emprunts en devises, réduirait le flux d'investissement indirect...
Recherche de nouveaux marchés et restructuration
En portant un regard rétrospectif sur la récente crise qui a secoué le monde, les économistes ont remarqué que la plupart des entreprises y ont fait face en réduisant leurs dépenses, leurs effectifs, les heures de travail...
Il s'agit peut-être de solutions nécessaires, mais qui sont passives et donc peu aptes à faire face aux évolutions du marché et des politiques économiques. "Les entreprises doivent se montrer plus actives en devançant les opportunités, diversifiant et améliorant la qualité de leurs produits, perfectionnant leur processus de production, rénovant leurs méthodes de gestion et modernisant leurs technologies", a considéré Nguyên Ðình Cung. Ce spécialiste a aussi recommandé aux entreprises d'élaborer des plans de conquête de nouveaux marchés, de fusion entre sociétés pour drainer davantage de capitaux provenant de différentes sources...
Pour sa part, Ðang Van Thanh, un expert de haut rang à l'Assemblée nationale, a attiré l'attention des entreprises sur une série de nouvelles politiques fiscales relatives à leurs activités de production et de commerce. La majoration du salaire minimal pour les 4 régions économiques entraînerait certes une forte augmentation du coût de la main-d'œuvre, mais serait aussi bénéfique pour les entreprises en ce sens qu'"elle les obligera à se restructurer, à modifier leurs politiques vis-à-vis des produits et des marchés", a-t-il conclut.
Huy Hoàng/CVN