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La Banque mondiale a promis 100 millions de dollars (79 millions d'euros) supplémentaires pour accélérer le déploiement des milliers de personnels de santé étrangers nécessaires dans les pays africains touchés, lors d'une visite de son président à Accra, la capitale ghanéenne, siège de la Mission de l'ONU pour coordonner la lutte contre Ebola (UNMEER).
Des agents sanitaires en combinaison de protection dans un centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières, le 27 octobre à Monrovia, au Liberia. |
Des agents sanitaires en combinaison de protection dans un centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières, le 27 octobre à Monrovia, au Liberia. |
"Nous devons être très, très prudents car cette épidémie a connu des hausses brusques de nombres de cas, et nous ne sommes pas encore sûrs de savoir comment interpréter cette baisse, même si c'est certainement une bonne nouvelle", a affirmé celui-ci, Jim Yong Kim.
L'aide internationale et les efforts des États concernés "ont commencé à sauver des vies et offrent les premiers signes tangibles que le virus peut être et sera vaincu", a déclaré jeudi 30 octobre à Bruxelles l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Samantha Power, arrivant du Ghana, après une tournée des trois pays africains les plus durement frappés.
Le virus se propage par "vagues", a souligné le vice-ministre libérien de la Santé, Tolbert Nyensuah, estimant que la baisse du nombre de nouveaux cas à Monrovia, la capitale, principal foyer de contamination, ne serait durable que si elle se confirmait à "l'échelle de la région", avec une diminution similaire en Sierra Leone et en Guinée voisines.
En Sierra Leone, un navire britannique médicalisé, le RFA Argus, équipé d'un hôpital de campagne et ayant à bord 350 personnes, dont 80 médecins et infirmiers et 80 éléments de la Marine, a accosté jeudi 30 octobre à Freetown, la capitale, après deux semaines de voyage.
Le bateau "sera en Sierra Leone tant que cela est nécessaire. Nous sommes ici pour aider le gouvernement de la Sierra Leone à vaincre le virus Ebola", a déclaré le chef de l'unité britannique anti-Ebola dans le pays, Donald Brown.
Épidémie imprévisible
Dans le monde, l'inquiétude persistait, avec une polémique aux États-Unis sur la quarantaine imposée aux soignants de retour de mission contre Ebola, et l'avertissement du codécouvreur du virus, le médecin belge Peter Piot, sur la vulnérabilité de la Chine, très présente en Afrique de l'Ouest.
Dans une communication à toutes les ambassades, la RPD de Corée a annoncé son intention d'imposer une quarantaine de 21 jours à tous les étrangers, quel que soit leur pays d'origine, en raison de la menace représentée par Ebola.
Les services médicaux kenyans dirigent les passagers vers une zone d'observation à l'aéroport de Nairobi, le 28 octobre. |
Cette fièvre hémorragique virale hautement contagieuse a fait au moins 4.922 morts pour 13.703 cas recensés au 27 octobre, en quasi-totalité dans trois pays limitrophes : le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Et l'ONG Médecins sans frontières (MSF), en première ligne sur le terrain, a mis en garde contre toute conclusion hâtive, prévenant que la baisse observée au Liberia, qui à lui seul compte pratiquement la moitié des cas : 6.535, pour 2.413 décès, pourrait être illusoire ou de courte durée.
"L'épidémie actuelle est imprévisible: nous avons vu une accalmie dans une zone pour ensuite enregistrer un pic plus tard", a déclaré le chef de la mission de MSF au Liberia, Fasil Tezera.
"Il faut plus d'aide sur le terrain" et "intensifier la recherche de contacts" (des malades), le traitement sécurisé des corps et la veille communautaire, a précisé le responsable de MSF.
Les pratiques funéraires en Afrique de l'Ouest, avec lavage et toucher du corps, sont le principal facteur de propagation, selon une étude américaine publiée jeudi 30 octobre dans la revue Science.
Alors que les autorités sierra-léonaises ont désormais les moyens de "ramasser tous les corps pour des funérailles sécurisées et dignes dans les 24 heures" dans l'Ouest du pays, comprenant Freetown, "les gens lavent encore les corps et les enterrent de nuit", a déploré mercredi 29 octobre le chef du Centre national de lutte contre Ebola (NERC), Palo Conteh.
Aux États-Unis, le combat contre la stigmatisation s'avérait difficile, malgré l'implication personnelle du président Barack Obama martelant que "la meilleure façon de protéger les Américains d'Ebola est d'arrêter l'épidémie à la source".
Une infirmière américaine revenue de Sierra Leone, où elle a soigné des malades d'Ebola, est sortie jeudi 30 octobre à vélo de sa maison dans le Maine (Nord-Est), en signe de défi contre sa mise en quarantaine imposée par les autorités locales.
AFP/VNA/CVN