Développer et protéger les labels vietnamiens à l’étranger

Bien que le Vietnam soit le premier pays exportateur de produits agricoles, forestiers et aquatiques, la plupart de ses produits exportés sont bruts et n’ont pas de marque sur le marché international.

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Un label permet à l’entreprise de se démarquer de la concurrence.
Photo : VNA/CVN

Le riz parfumé ST25, même s’il a reçu en 2019 le titre de “meilleur riz du monde”, ne pourra sans doute pas utiliser son label sur le sol américain. En cause ? Une entreprise américaine vient de déposer un dossier d’enregistrement auprès de l’autorité de la protection intellectuelle pour le même nom. Cet exemple n’est malheureusement pas le seul et beaucoup d’entreprises vietnamiennes connaissent de pareils déboires à l’étranger. Les sociétés dépensent beaucoup d’argent en cas de litige et perdent même souvent le droit d’utiliser leur label.

En Australie aussi, le riz ST25 se trouve en difficulté. La société T&L Global Foods Supply a en effet récemment déposé une demande de protection des marques des variétés ST24 et ST25. Le Service du commerce du Vietnam en Australie a fait donc appel à un avocat spécialisé pour préparer les prochaines étapes, conformément à la réglementation de l’Office australien de la propriété intellectuelle. Ce service a informé Hô Quang Cua, "le père des variétés ST24 et ST25", et a envoyé les documents nécessaires à l’Office australien de la propriété intellectuelle, justifiant que ces variétés ont été créées par ce chercheur et un groupe de scientifiques vietnamiens et qu’elles avaient obtenu un certificat de protection au Vietnam.

Actuellement, le groupe PAN est l’un des plus grands producteurs et fournisseurs de riz en sac ST24 et ST25 au Vietnam, via sa société membre Vinaseed. Il utilise des variétés protégées par le droit national de propriété. Son représentant a déclaré que ce groupe mettait en œuvre de toute urgence des procédures pour protéger ces marques de riz.

PAN et la société privée Hô Quang Tri viennent de conclure un accord de coopération concernant la protection des marques ST24 et ST25 sur les principaux marchés internationaux. Plus précisément, le groupe a reçu l’autorisation pour mener les formalités de l’enregistrement de titres de propriété pour ST24 et ST25 sur les marchés étrangers, et pour la protection des labels connexes. Concernant le fait que des entreprises aux États-Unis et en Australie demandent l’enregistrement des marques ST24 et ST25 qui ne leur appartiennent pas, le représentant du groupe PAN a déclaré : "Il faut s’opposer à ces comportements. Nous prendrons des mesures appropriées selon les lois des pays concernés pour prouver l’origine de ces produits. Nous coopérerons également avec les autorités, les communautés et les associations professionnelles pour protéger les labels vietnamiens". Et d’affirmer aussi qu’il saluait les réactions des Offices du commerce du Vietnam aux États-Unis et en Australie dans cette affaire.

L’impératif d’enregistrer sa marque

Développer une marque vietnamienne sur le marché mondial pour chaque produit spécifique reste un travail difficile.
Photo : VNA/CVN

Un label permet à l’entreprise de se démarquer de la concurrence. Sa protection est donc cruciale pour l’entreprise. Pourtant, de nombreuses marques vietnamiennes ont été récemment utilisées, exploitées, voire même déposées par des entreprises étrangères à l’insu de leurs véritables propriétaires. C’est ce qui est arrivé au bonbon au coco de Bên Tre, au café Trung Nguyên de Buôn Ma Thuôt, aux nuoc mam de Phu Quôc et Phan Thiêt. Si toutes ces entreprises ont dénoncé ces vols, beaucoup d’entre elles ne sont pas parvenues à récupérer leur label.

Pour éviter ces détournements, il est impératif pour l’entreprise de protéger son nom ou sa marque dès sa création par un dépôt auprès de l’organisation de propriété intellectuelle.

"En raison d’une prise de conscience encore insuffisante sur le droit de propriété intellectuelle en général et sur l’importance des labels, des dessins et modèles industriels en particulier, de nombreuses entreprises vietnamiennes ont payé le prix fort. Les violations des marques vietnamiennes à l’étranger sont alarmantes. Lutter contre l’usage illégal de son nom ou de son label est donc stratégique pour une entreprise qui envisage un développement à l’international", souligne Vu Tiên Lôc, président de la Chambre d’Industrie et de Commerce du Vietnam.

Enregistrer son label ou son nom pour une entreprise est d’autant plus pressant que le Vietnam a conclu de nombreux accords de libre-échange et s’intègre davantage au monde. Cependant, de l’avis de Nguyên Xuân Bac, vice-président et secrétaire général de l’Association de la propriété intellectuelle du Vietnam, "le pays se doit également de renforcer sa législation en matière de protection de la propriété intellectuelle, ce qui est l’une des clauses importantes des accords de libre-échange de nouvelle génération dont il est signataire. Protéger le label, les dessins et modèles industriels permet aux entreprises de se distinguer de la concurrence mais elles doivent aussi mieux se renseigner sur le droit de propriété intellectuelle en général pour ne pas eux-mêmes les violer", fait-il-remarquer.

Bien que le Vietnam soit le premier exportateur de produits agricoles, environ 80% de ces produits exportés n’ont pas de marque. Cela signifie que les marchandises vietnamiennes, malgré leur bonne qualité, répondant aux besoins et aux goûts des consommateurs, doivent encore très souvent "se cacher" derrière une marque étrangère lorsqu’elles sont vendues à l’international.

Thê Linh/CVN

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