>>Développement du tourisme rime avec promotion des produits
>>À chaque commune son produit
>>Quang Ninh réussit à valoriser ses produits du terroir
Le Bureau central de coordination de l’édification de la Nouvelle ruralité du ministère de l’Agriculture et du Développement rural prend en charge la surveillance du programme OCOP. Pourriez-vous nous donner un aperçu général de l’objectif du programme et des résultats obtenus ?
Ce programme se consacre au développement de l’économie des zones rurales, en se concentrant sur la valorisation des forces internes des localités et la promotion de leurs valeurs traditionnelles. Faisant partie du Programme cible national sur l’édification de la Nouvelle ruralité, il a pour but de multiplier les modèles de production et de vente, avec une priorité donnée aux coopératives et PME privées, pour développer et écouler les produits compétitifs sur les marchés domestique et étranger. L’OCOP vise ainsi à améliorer les revenus et le niveau de vie de la population rurale, à moderniser notamment l’agriculture et à restructurer raisonnablement le secteur de l’emploi pour limiter l’exode rural.
À ce jour, le programme voit la participation très active du secteur privé (occupant 59% des producteurs) et des coopératives agricoles (41%). Entre 2018 et 2020, parmi les plus de 6.200 produits labellisés OCOP, 4.469 étaient classés de 3 à 5 étoiles, soit 1,86 fois plus que l’objectif fixé. Les produits classés 3-4 étoiles représentaient 98,3% du total.
Quels ont été les défis dans la mise en œuvre de ce programme ?
Les défis ont été examinés lors de la conférence-bilan de mise en œuvre du programme OCOP de la période 2018-2020 tenue en mars dernier à Hanoï. Le plus grand étant de maintenir et garantir la qualité et le prestige des produits. En effet, pour un nouveau produit candidat, les évaluations initiales pour lui attribuer le label ne constituent qu’une première étape. Ce qui importe, c’est qu’après la reconnaissance, il est nécessaire d’avoir un mécanisme de surveillance constant et pertinent. La réalité a montré qu’il y avait de nombreux produits appréciés mais que lorsqu’on se lance dans la fabrication à grande échelle, la qualité se dégrade.
Nous avons observé que certaines localités avaient pris des décisions arrangeantes et plutôt laxistes dans l’évaluation et le classement. Les raisons ? Tout d’abord, c’est un programme nouveau qui implique six catégories de produits répartis dans divers secteurs (agriculture, artisanat, habillement, tourisme...), ce qui complique les critères de classification. Des évaluateurs, au niveau des districts par exemple, manquent encore d’expériences pour fournir des méthodes adéquates et efficaces.
De plus, en fixant un quota pour le nombre de produits issus d’OCOP, beaucoup de villes et provinces ont surestimé le potentiel de leurs produits, entraînant ainsi l’échec dans la concrétisation de l’objectif qui est "trop haut" par rapport aux conditions et à la capacité de production.
Le programme OCOP attire la participation de nombreux villages de métiers d’artisanat traditionnels dans les zones rurales. |
Photo : VNA/CVN |
Quelles sont les orientations pour rendre ce programme plus efficace dans les années à venir ? En particulier, comment faire pour affirmer le label OCOP Vietnam et le faire connaître davantage à l’étranger ?
Tout d’abord, il nous faut définir clairement qu’il s’agit d’un programme majeur de développement de l’économie rurale, à long terme et prioritaire, lancé dans le cadre des politiques d’édification de la Nouvelle ruralité.
Outre les mesures clés déjà mises en œuvre dans la recherche et le développement des produits, le renforcement de la promotion commerciale et des capacités des parties prenantes, le programme OCOP devra, dans les années à venir, se concentrer également sur l’innovation tout en s’associant au mouvement de start-up. Les localités sont appelées à encourager les start-ups dans ce domaine, notamment celles capables d’inciter la coopération interprovinciale.
Conscients de la nécessité de l’application des technologies de l’information (TI) et de la transformation numérique, nous mettrons en œuvre un nouveau système de gestion et de surveillance soutenu par les TI pour donner le plus de prestige possible aux produits OCOP. Les formes de commercialisation seront diversifiées, y compris les ventes sur les plates-formes électroniques.
En ce qui concerne la promotion du label OCOP Vietnam, lors de la conférence-bilan des trois ans du programme en mars dernier, le vice-Premier ministre Trinh Đinh Dung a jugé "nécessaire de renforcer la gestion et la supervision des produits OCOP, d’accélérer la promotion commerciale, la publicité de manière méthodique, synchrone et régulière en vue d’élaborer une marque nationale OCOP", comme une base pour que davantage de ces produits soient connus des consommateurs domestiques et étrangers. En nous basant sur cette directive, nous avons défini l’une des tâches clés de la période 2021-2025, qui est de construire et de gérer la marque OCOP Vietnam de manière synchrone et efficace, pour améliorer son image et sa valeur, faisant de ce label une identification forte pour les clients.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural se coordonnera avec celui des Sciences et des Technologies pour donner des guidances détaillées et organiser des formations aux producteurs sur la propriété intellectuelle, la labellisation et les indications géographiques, entre autres.
Actuellement, seule une petite quantité parmi les 6.200 produits OCOP est vendue sur le marché étranger. Pour les faire connaître plus largement à l’international, une stratégie d’étude de marché sera nécessaire afin de déterminer les goûts des consommateurs. Les producteurs seront également assistés dans le design de l’emballage et de l’étiquetage pour que les produits OCOP soient plus attractifs une fois sur les marchés étrangers.
Linh Thao - Van Hoc/CVN