Deux Américains accusés de complot pour tuer leurs compatriotes

Deux jeunes hommes de nationalité américaine ont été accusés le 6 juin de complot pour tuer des Américains à l'étranger après avoir été arrêtés la veille à l'aéroport de New York d'où ils se préparaient apparemment à rejoindre un mouvement extrémiste en Somalie via l'Égypte.

Il s'agit de la dernière d'une série d'affaires dans lesquelles des citoyens américains sont accusés de planifier des actions violentes contre leurs compatriotes au nom de la guerre sainte, à peine plus d'un mois après l'arrestation de Faisal Shahzad, soupçonné d'être l'auteur de l'attentat raté à la voiture piégée du 1er mai à Times Square.

Mohamed Alessa, 20 ans, et Carlos Almonte, 24 ans, sont accusés d'avoir "comploté ensemble volontairement pour commettre en-dehors des États-Unis un acte tombant sous la qualification de meurtre, enlèvement et mutilation", indique la plainte déposée devant un tribunal fédéral du New Jersey (Est), où résident les 2 suspects.

Selon des documents de justice, ils se sont entraînés pendant des mois au jihad et "s'apprêtaient à embarquer sur 2 vols différents à destination de l'Égypte, pour se rendre ensuite en Somalie et rejoindre l'organisation des shebab, considérée comme terroriste, et mener un jihad violent". L'enquête, qui a conduit à leur arrestation, a été menée grâce à un agent du FBI sous couverture, Samuel Robinson, qui les a fréquentés assidûment depuis octobre 2006.

Ils se sont entraînés "à différentes tactiques de combats à mains nues" et ont pratiqué la simulation de combat armé. Ils ont été enregistrés à leur insu en train de faire des déclarations "prônant le jihad violent", écrit l'agent Robinson dans son témoignage.

Dans une retranscription partielle d'une de leurs conversations, Alessa dit à Almonte que "beaucoup de gens doivent être tués". "Mon âme n'aura pas de repos tant que je n'aurai pas versé le sang. Je veux être un terroriste connu du monde entier", dit-il encore.

Almonte est cité dans une autre conversation sur les soldats américains déployés à l'étranger, disant : "je veux qu'ils rentrent à la maison en toute sécurité et confortablement". "Dans des housses, dans des cercueils", réplique Alessa. "Dans des cercueils", confirme Almonte. "Découpés en tranches, en mille morceaux, confortablement dans la tombe, en enfer", renchérit Alessa.

Selon le témoignage de l'agent du FBI, Alessa a également fait référence au commandant Nidal Hassan, ce psychiatre militaire accusé d'être l'auteur d'une fusillade qui a fait 13 morts en novembre dernier sur la base militaire de Fort Hood au Texas (Sud). "Il n'est pas meilleur que moi, je ferai 2 fois mieux que lui", aurait-il déclaré.

Le témoignage de l'agent du FBI précise qu'Almonte lui a remis 2.000 dollars le 7 avril et 2.000 autres à une date ultérieure pour qu'il les place sur un compte en banque accessible depuis la Somalie. Le 2 juin, il lui a encore remis 4.200 dollars.

Selon la même source, les 2 hommes se sont rendus en février 2007 en Jordanie et la fouille de leurs bagages à l'aéroport a permis de découvrir des produits hydratants du type de ceux utilisés par les athlètes dans les épreuves d'endurance, des lampes torches et des vêtements de camouflage.

Les domiciles des 2 hommes, qui ont effectué leur scolarité aux États-Unis, ont été perquisitionnés par des agents du FBI, selon le journal local Newark Star Ledger, qui indique que les agents en sont repartis portant des cartons d'indices.

AFP/VNA/CVN

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