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"Désarmement" d'ETA : "les armes sur le sol français et remises samedi"

L'organisation séparatiste basque espagnole ETA, qui a annoncé son "désarmement total" pour le 8 avril, "a remis les armes à la société civile" et "elles sont sur le sol français", a indiqué le 7 avril l'un de ses membres à l'AFP.

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Les membres d'ETA.

"Depuis l'an dernier, nous avons la responsabilité politique et technique du désarmement d'ETA, c'est chose faite", a affirmé à l'AFP le militantécologiste basque français "Txetx" Etcheverry. "ETA a remis les armes à la société civile. Elles sont sur le sol français", a-t-il affirmé, confirmant une déclaration d'ETA adressée dans la nuit du 6 au 7 avril à la radio-télévision britannique BBC expliquant que l'organisation était désormais "désarmée". Même si le scénario exact de ce "désarmement" reste encore flou, une restitution sans conditions de ses armes et de ses explosifs par ETA, si elle était effective le 8 avril, tournerait une page dans l'histoire contemporaine de l'Espagne et de la France.ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), née en 1959 dans la lutte contre le franquisme, avait renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après plus de 40 ans de violences au nom de l'indépendance du Pays Basque et de a Navarre et 829 morts attribués au mouvement clandestin. Mais ETA refusait son désarmement et sa dissolution exigés par Madrid et Paris, réclamant une négociation sur ses membres détenus (environ 360, dont 75 en France et une centaine purgeant des peines de plus de dix ans de prison).M. Etcheverry n'a pas précisé les modalités de ce désarmement qui "doivent rester confidentielles", ni "le devenir de l'arsenal" qui, selon des experts de la lutte anti-terroriste, comprend environ 130 armes de poing et deux tonnes d'explosifs.Toutefois, de sources proches du dossier, on indiquait que l'opération de "désarmement" pourrait avoir lieu le 8 avril autour de Bayonne, au Pays Basque français (Sud-Ouest)."À partir de demain des experts vont procéder à une série de vérifications", s'est borné à déclarer "Txetx" Etcheverry, faisant ainsi allusion aux membres de la Commission internationale de vérification, une structure non-reconnue par Madrid et Paris, qui oeuvre pour la fin du conflitau Pays Basque et comprend notamment un ancien secrétaire général d'Interpol, le Britannique Raymond Kendall.

Des membres du Raid et la police judiciaire lors de l'opération franco-espagnole contre ETA à Louhossoa, près de Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques, le 16 décembre 2016.

Un rassemblement doit se tenir à Bayonne

Dans un communiqué commun, les gouvernements autonomes du Pays Basque espagnol (Euskadi) et de la Navarre, ainsi que la Communauté d'Agglomération Pays Basque Français, présidée par Jean-René Etchegaray (UDI), ont soutenuvendredi la démarche de la Commission internationale de vérification. Dans cette perspective, les services de police, ainsi que des spécialistes du déminage, sous l'autorité du Parquet anti-terroriste à Paris, sont mobilisés au Pays Basque français et "prêts à intervenir à tout moment", indique-t-on de sources proches du dossier.
Le 8
avril, un rassemblement doit se tenir à Bayonne, au Pays Basque français (Sud-Ouest), pour célébrer la "Journée du désarmement". "Le désarmement, ce n'est pas la paix", a cependant souligné M. Etcheverry."Il faut que les gouvernements français et espagnol aident à résoudre toutes les conséquences du conflit, à réparer le mal fait à toutes les victimes, à régler la question des prisonniers et des exilés afin de poser les bases d'un nouveau vivre ensemble en Pays Basque".En Espagne, le gouvernement, par la voix de son porte-parole et ministre de la Culture, Iñigo Méndez de Vigo, a adressé une fin de non-recevoir à ETA : "Qu'ETA sache qu'elle n'a rien à attendre du gouvernement. Elle ne tirera aucun avantage, aucun bénéfice politique" de son désarmement unilatéral.
Le
7 avril, le Parti populaire (conservateur) au pouvoir a organisé un "contre-évènement", une cérémonie en hommage "aux protagonistes de la défaite de l'ETA", à Vitoria (Pays Basque), centrée autour des familles des victimes de l'organisation.

AFP/VNA/CVN

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