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La Première ministre britannique Theresa May et le président du Conseil européen Donald Tusk, au 10 Downing Street à Londres, le 6 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La Première ministre britannique Theresa May et le président du Conseil européen Donald Tusk sont convenus de rester en contact régulier durant le processus de Brexit pour garder une approche constructive et chercher à réduire les tensions qui pourraient surgir, même lorsque les discussions sur des questions comme Gibraltar deviendront inévitablement difficiles", a indiqué une source européenne à l'AFP à l'issue de la rencontre, la première depuis le déclenchement officiel du Brexit la semaine dernière.
Concernant Gibraltar, qui a fait l'objet d'échanges tendus entre Londres et Madrid depuis une semaine, Theresa May a déclaré à M.Tusk que la position de Londres "n'a pas changé", a indiqué un porte-parole de Downing Street.
"Le Royaume-Uni cherchera à obtenir le meilleur accord possible pour Gibraltar comme pour le Royaume-Uni" et "il n'y aura pas de négociation sur la souveraineté de Gibraltar sans le consentement de sa population", a précisé le porte-parole.
Cette nouvelle mise au point intervient alors que le projet d'"orientations de négociations" de l'UE avec Londres prévoit qu'après le Brexit, "aucun accord entre l'UE et le Royaume-Uni ne pourra s'appliquer au territoire de Gibraltar sans un accord entre le Royaume d'Espagne et le Royaume-Uni".
Lors de son entretien avec Mme May, qualifié de constructif des deux côtés, M. Tusk a expliqué ces "orientations de négociations", qui doivent encore être adoptées par les dirigeants des 27 autres pays de l'UE lors d'un sommet à Bruxelles le 29 avril.
La rencontre ne fait cependant "pas partie des négociations", a déclaré une source européenne, précisant que les tractations ne démarreraient que quand la Commission aura reçu son mandat formel de la part des États membres.
Mme May a formellement déclenché le processus de sortie de l'UE le 22 mars, soit neuf mois après le référendum qui a décidé du Brexit le 23 juin 2016, ouvrant la voie à deux ans de négociations pour défaire les liens tissés pendant 44 ans entre le Royaume-Uni et l'UE.
Dans sa lettre de rupture, elle avait demandé que les discussions de divorce se déroulent en parallèle de celles d'un nouvel accord commercial, ce qui a été exclu par M. Tusk et le Parlement européen.
Le texte d'orientation prévoit toutefois que les discussions préparatoires sur la "relation future" avec Londres pourront avoir lieu avant le retrait effectif du Royaume-Uni, si des "progrès suffisants" ont été faits sur l'accord de sortie.
Interrogée sur cette divergence de vues lors d'un voyage en Jordanie et en Arabie saoudite en début de semaine, Mme May avait semblé chercher le compromis.
"Regardons la question en termes de conclusion. À la fin de la négociation, n'aurons-nous pas considéré à la fois le retrait et la future relation? C'est ce qui est important", a-t-elle dit.
Mme May avait aussi laissé entendre qu'elle pourrait envisager la poursuite de la liberté de déplacement des citoyens européens pendant une période de transition après le départ du Royaume-Uni de l'UE en mars 2019.
AFP/VNA/CVN