"Désarmement" d'ETA samedi 8 avril : un scénario flou à la portée historique

L'organisation séparatiste basque espagnole ETA a confirmé qu'elle procèdera samedi 8 avril au Pays Basque français à un "désarmement total" qui, s'il est effectif, tournera une page historique en Espagne et en France.

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Peinture murale du drapeau basque, le 25 septembre 2016, à Larrabetzu.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans une lettre publiée jeudi soir 6 avril peu avant minuit par la chaîne britannique BBC, ETA - encore considérée comme une organisation terroriste par l'Union européenne - affirme que son désarmement s'achèvera samedi 8 avril.
"Le +jour du désarmement+ est demain", indique ETA dans ce communiqué publié en anglais et en espagnol et daté du 7 avril. Elle confirme ainsi l'annonce faite par le militant écologiste basque français Txetx Etcheverry, puis par le gouvernement régional basque, en Espagne.
Le 17 mars, ce militant avait précisé que le désarmement interviendrait le 8 avril. Le président régional basque espagnol Inigo Urkullu avait ensuite confirmé que son gouvernement était "directement informé" de ces intentions et qu'il accordait "une crédibilité" à l'annonce.
Un communiqué de confirmation de l'ETA était attendu depuis, et il est finalement intervenu aux alentours de minuit jeudi 6 avril presque 60 ans après la fondation de l'ETA et des années de violences ayant coûté la vie à plus de 800 personnes.
"Nous avons pris les armes pour le peuple basque et désormais nous les laissons entre ses mains en ayant pour objectif d'avancer vers la paix et la liberté de notre peuple, car pour faire avancer +l'agenda+ des solutions, il faut s'engager", lit-on dans ce texte.
L'ETA assure être en fait déjà "une organisation désarmée", en expliquant avoir cédé son arsenal à la société civile chargée des modalités "politique et technique" de la remise.
Les armes de Euskadi Ta Askatasuna (E.T.A., Pays Basque et Liberté) seraient essentiellement en France selon des experts de la lutte antiterroriste. L'arsenal comprendrait environ 130 armes de poing et deux tonnes d'explosifs.
L'organisation, née en 1959 dans la lutte contre le franquisme, avait déjà renoncé en octobre 2011 à la lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre.
Mais elle refusait le désarmement unilatéral et la dissolution exigés par Madrid et Paris, réclamant une négociation sur ses quelque 360 membres encore incarcérés en Espagne et en France.
L'ETA, "à l'agonie", ne compterait cependant plus qu'une "trentaine de membres" dans la clandestinité, selon des sources antiterroristes en France et en Espagne.
Son ultime attentat, au cours duquel un policier français a été tué, remonte à mars 2010, ce qui avait porté le bilan des morts attribués à l'organisation à 829.
Samedi 8 avril, le désarmement sera symbolique : il devrait consister en une remise à la justice française d'informations permettant la géolocalisation des caches d'armes, selon une source proche de l'organisation de ce "désarmement".
En parallèle aura lieu un "grand rassemblement populaire" à Bayonne, dans le Sud-Ouest de la France, pour célébrer cette étape. Les "opérations sécurisées de désarmement se dérouleront en dehors de Bayonne, effectuées de façon à garantir qu'il soit total, vérifiable et vérifié", ont assuré des sources proches des nationalistes basques.

AFP/VNA/CVN

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