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L'ambassadeur adjoint de Russie, Vladimir Safronkov, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le 5 avril. |
L'ambassadeur adjoint de Russie, Vladimir Safronkov, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le 5 avril. Photo : AFP/VNA/CVN |
À New York, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont exigé la tenue ce jeudi 6 avril d'un vote du Conseil de sécurité de l'ONU sur un projet de résolution demandant une enquête sur cette attaque, après le report mercredi 5 avril du vote de la résolution.
L'attitude de la Russie est encore incertaine après deux jours de négociations qui ont abouti à une version légèrement révisée du texte.
Paris a d'ores et déjà mis en garde Moscou contre toute utilisation de son veto, qu'il a déjà utilisé à sept reprises pour bloquer toute action du Conseil de sécurité visant la Syrie, où la guerre a fait en six ans plus de 320.000 morts.
"Ce serait une responsabilité terrible face à l'histoire", a estimé l'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre.
Mais le président russe Vladimir Poutine a jugé "inacceptable" d'accuser sans preuve le régime de Bachar al-Assad d'être responsable de l'attaque qui a fait mardi 4 avril au moins 86 morts.
Pour Moscou, Washington ne dispose pas d'une information "fiable" pour pointer du doigt, avec les Français et les Britanniques, le régime.
Depuis l'attaque, les États-Unis ont en effet nettement durci leur discours, notamment en menaçant la Syrie d'une action unilatérale.
Gaz sarin
Et un responsable américain a dit jeudi 6 avril que la Maison- Blanche examinait des options militaires fournies par le Pentagone pour réagir à l'attaque, dont des frappes permettant de clouer au sol l'aviation syrienne.
"Ces actes odieux par le régime d'Assad ne peuvent pas être tolérés", a martelé mercredi 5 avril le président Donald Trump, qui a reconnu que son "attitude vis-à-vis de la Syrie et d'Assad avait nettement changé".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays a parrainé un cessez-le-feu fin décembre en Syrie avec la Russie, s'est dit par ailleurs "peiné" par le soutien apporté par Moscou à Damas.
L'indignation a pris de l'ampleur après la diffusion d'images choc d'enfants pris de convulsions sous leur masque à oxygène ou de personnes inertes gisant dans les rues et saisies de spasmes, de la mousse se dégageant de leur bouche.
Le caractère chimique de l'attaque semble ainsi se préciser même si les circonstances restent controversées.
En Turquie, où de nombreux blessés ont été évacués, les premières analyses "effectuées à partir des éléments prélevés sur les patients laissent penser qu'ils ont été exposés à un agent chimique", a indiqué le ministère de la Santé.
Des médecins présents sur les lieux ainsi que des ONG internationales comme Médecins Sans Frontières (MSF) ont également évoqué l'utilisation d'"agents neurotoxiques", en particulier le gaz sarin.
Ce gaz est inodore et invisible. Même s'il n'est pas inhalé, son simple contact avec la peau bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire.
AFP/VNA/CVN