Des patrimoines en attente d’un classement

À côté des patrimoines déjà reconnus par l’UNESCO, le pays compte encore bien d’autres sites dignes d’entrer dans la liste. Trois ont retenu notre attention.

>>Mettre davantage en lumière les patrimoines mondiaux du Vietnam

 

Le champs mégalithique de Sa Pa couvre environ 8 km² dans la vallée de Muong Hoa.


Les pétroglyphes de Sa Pa
Le champs mégalithique de Sa Pa couvre environ 8km² dans la vallée de Muong Hoa, sur les trois communes de Hâu Thào, Su Pan et Ta Van, district de Sa Pa, province septentrionale de Lào Cai. Il a été découvert en 1925 par un Français d’origine russe, Victor Glubov, de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO).
Plus de 50 ans après cette découverte, les chercheurs du pays ont poursuivi les études inachevées des pionniers. Les grandes questions demeurent : qui a gravé ces blocs de pierre, et pourquoi ? Deux cent blocs avec des gravures d’hommes, de chemins, de lettres, de symboles du soleil, ce n’est pas un hasard. Parmi les hypothèses : d’anciennes cartes des H’mông ou d’anciens livres des batailles d’antan... Pour l’heure, aucune conclusion finale n’a été donnée. Le mystère reste entier... En octobre 1994, le champ mégalithique a été reconnu vestige historique national. La prochaine étape est la reconnaissance mondiale...Les histoires de couleur mythique sur ce champ sont nombreuses et se perpétuent toujours.
Le Parc national de Cuc Phuong
Le Parc national de Cuc Phuong est à cheval sur trois provinces que sont Ninh Binh, Hoà Binh et Thanh Hoa. Premier Parc national du Vietnam, ce lieu abrite l’un des derniers lambeaux de forêt primaire de plaine du Nord du Vietnam. Ce parc a fait l’objet d’une nomination dans la liste des patrimoines naturels mondiaux en juillet 1991, mais pas encore accepté.
Le caractère le plus émergent du Parc national de Cuc Phuong est ses riches faune et flore. Avec une superficie représentant seulement 1/1.500e de celle du pays, il abrite 68,9% des familles végétales présentes au Vietnam. On y a dénombré 97 espèces de mammifères dont les plus emblématiques sont les singes (langurs et macaques), 137 espèces d’oiseaux, 76 de reptiles, 46 d’amphibiens, 11 de poissons et des milliers d’espèces d’insectes dont plusieurs inscrites dans le Livre Rouge du Vietnam. Ce parc national abrite notamment le langur de Delacour, espèce très rare limitée au Nord du Vietnam comptant moins de 300 individus à l’état sauvage.
En bordure du parc, l’Association de la faune de Francfort (Allemagne) et le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural ont ouvert en 1993 un Centre de sauvetage des primates où sont soignés des individus blessés ou arrachés des mains des braconniers.
Cuc Phuong est devenu une destination prisée, et pas seulement pour les amoureux de la nature. L’affluence atteint des pics certains weeks-ends fériés, et nul doute que les enfilades de bus tous klaxons hurlants traversant le parc à certains moments ne sont guère appréciées par les habitants à poils et à plumes !

Le chant des amateurs

Le don ca tài tu ou chant des amateurs est un art vocal du Sud né vers la fin du XIXe siècle. Après les travaux champêtres, les ruraux les chantent. Les chanteurs se connaissent tous car ils sont des amis, des voisins et des proches. Ces chants, bien sûr, sont accompagnés d’instruments de musique (quatre en général : dàn co (vièle à deux cordes), dàn kim (luth en forme de lune), dàn tranh (cithare à seize cordes) et dôc huyên câm (monocorde).

Le festival de Don ca tài tu à Hô Chi Minh-Ville en 2011.
                                                                                         


Bien que le don ca tài tu soit né après les arts vocaux tels que le chèo (théâtre populaire), le tuông (théâtre classique)..., il est considéré comme une spécialité culturelle du Nam bô et a une grande influence dans plusieurs régions du pays. Le
cai luong (théâtre rénové) est une variante du don ca tài tu. Pour ce dernier, il y a deux courants, l’un est originaire de l’Est du Nam bô et l’autre de l’Ouest du Nam bô. Les amateurs de ces deux courants composent des paroles puis les chantent lors des concours.
Selon l’Artiste émérite Công Thành, après 1975, cet art a connu une époque d’or avec plusieurs numéros intéressants. Cette période n’a duré que jusqu’en 1990, cédant sa place aux influences artistiques venues tout droit de l’étranger. Le don ca tài tu compte plusieurs grands maîtres, Tông Huu Dinh, Pham Dang Dàn, Nam Phi, Phùng Ha étant les plus connus.
Enfin, le fait de préparer un dossier à soumettre auprès de l’UNESCO pour reconnaître les chants des amateurs comme un patrimoine culturel immatériel de l’humanité est nécessaire pour contribuer à valoriser et donner un nouvel élan à cet art dans le futur.

Diêu An/CVN


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