Des jours intenses pour les journalistes à Bac Giang

En dépit des risques de contamination, beaucoup de journalistes sont présents dans les points chauds de l’épidémie de COVID-19, dont la province de Bac Giang (Nord). Rencontre avec trois reporters en première ligne, de l’Agence Vietnamienne d’Information.

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Une couverture journalistique sans précédent

Nguyên Viêt Hùng, chef du Bureau de représentation de l’Agence Vietnamienne d’Information à Bac Giang (Nord).

Je travaille à Bac Giang depuis longtemps. Jusqu’ici, je n’ai jamais vu d’événement qui a autant attiré l’attention de la population. Prenez par exemple la région paisible du Kinh Bac ! Elle est devenue soudainement un foyer épidémique, ce qui a généré une couverture sans précédent dans les médias vietnamiens.

En tant que journalistes, nous sommes des témoins privilégiés. On a pu voir que le nombre de cas de contamination augmentait chaque jour et que les hôpitaux commençaient à être surchargés. Les médecins et infirmiers ont été rapidement dépassés par la situation, travaillant dur pendant des heures et parfois sans prendre même le temps de manger ou de dormir.

J’étais très ému de voir leurs efforts inlassables pour protéger la santé des habitants. Malgré les risques associés à leur travail, ils ont fait face aux dangers comme des soldats au front.

Moi-même, en tant que correspondant, je ne me suis jamais vraiment arrêté depuis le début de cette nouvelle vague de contaminations. Notre travail est avant d’être sur le terrain, pour couvrir en premier les évènements qui domineront l’actualité.

Ainsi, pendant plus d’un mois, vêtu d’un équipement de protection médicale, j’ai couvert la pandémie presque quotidiennement dans les zones d’isolement, hôpitaux de campagne, entreprises et zones industrielles. Je quittais la maison à l’aube et quand les gens rejoignaient leurs foyers pendant la soirée, j’étais encore dans les zones d’isolement ou sur les routes à immortaliser des moments importants de la lutte contre le COVID-19.

Un rôle plus important que jamais

Trân Ngoc Tú, journaliste de la chaîne de télévision Vnews.

Pendant une crise sanitaire comme celle que nous traversons actuellement, le rôle du journaliste n’est pas seulement de rapporter une information vérifiée, il est aussi de rassurer et d’accompagner l’opinion publique et lui donner des clés pour facilement comprendre ce qu’il se passe.

C’est pour cela que je porte une attention particulière au choix des mots que j’utilise sur les ondes.

La situation est déjà anxiogène, il est donc important de transmettre de l’information mais aussi de penser à l’impact de celle-ci auprès du public.

À travers cette crise, on voit que le rôle des journalistes est plus important que jamais. Les informations fournies doivent être toujours vérifiées. Raison pour laquelle, avec mes collègues, j’essaye d’être au maximum sur le terrain, me rendant dans les hôpitaux et zones d’isolement, en interviewant médecins, infirmiers, patients, employés, spécialistes, scientifiques et autorités locales.

Durant plus d’un mois maintenant, toute notre vie s’est focalisée sur la crise, limitant bien souvent nos repas à un sandwich ou un bol de nouilles instantanées. Nous continuons à accomplir notre devoir en dépit des risques sanitaires et des conditions de travail difficiles. En retour, nous vivons des moments inoubliables auprès d’une population soudée dans la lutte contre l’épidémie.

Des clichés qui stimulent la solidarité

Lê Danh Lam, reporter-photographe.

Depuis le début de la 4e vague de COVID-19, je me suis efforcé de communiquer sans cesse avec les habitants de Bac Giang. Je me suis posé plusieurs jours dans des villages, zones d’isolement, hôpitaux, et je suis allé à la rencontre des gens. Je souhaitais contacter avec des personnes de différents districts et communes afin d’immortaliser les impacts de la pandémie, et ce à travers des portraits et instants de vie.

Face aux évolutions complexes de l’épidémie, Bac Giang a installé au Centre sportif provincial l’Hôpital de campagne N°2 qui dispose de 600 lits. Le secteur de la santé est en première ligne. Il y a le personnel soignant, au contact direct avec les cas F0, mais il y a aussi tous ceux qui, dans l’ombre, sont indispensables à la lutte anti-COVID-19 et dont on ne parle jamais. Pour leur rendre hommage, j’ai photographié leur travail quotidien. J’espère que mes clichés contribueront à sensibiliser la population à la prévention et à la lutte contre le virus et à stimuler la solidarité au sein de la société, et que toutes les personnes en première ligne du combat sanitaire pourront avoir assez d’équipements de protection individuelle pour se protéger eux-mêmes et faire le travail qui leur est confié.

Propos recueillis par Phuong Nga/CVN

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