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Hông Nhung en train de fabriquer des boucles d'oreilles. |
Inquiète par la quantité de sacs en plastique déversés dans la nature, Nguyên Hông Nhung, de la génération 9X (jeunes nés dans les années 1990), a eu l’idée de les recycler et d’en faire des accessoires de mode que tout le monde pourrait utiliser.
Lors d’un événement organisé par Keep Hanoi Clean, un groupe de bénévoles fondé par l’Américain James Joseph Kendall, œuvrant sans relâche pour l’environnement au Vietnam, Nhung a eu la chance de rencontrer M. Duc qui rassemblait des sacs en plastique pour produire des objets au service de la vie quotidienne. Nhung a acheté un carton réalisé à partir de sacs en plastique recyclés. Et puis, à partir de ce carton, fruit de la compression de centaines de sacs en plastique, elle a découpé des boucles d’oreilles de différentes formes. Ses produits ont été immédiatement très appréciés pour leur esthétique.
Peu à peu, elle a commencé à utiliser de petits morceaux de tissu ou des feuilles glanées dans la rue pour fabriquer des boucles d’oreilles aux couleurs classiques dont le brun "aile de cancrelat" (cánh gián), qui peuvent se combiner facilement avec des vêtements de tous les jours.
Pour créer ses boucles d’oreilles, la jeune femme sélectionne des sacs plastiques de couleurs, tailles et épaisseurs variés, afin d’obtenir le carton approprié et coloré. Elle place les sacs blancs au milieu pour créer un meilleur lien entre les couleurs. Après avoir pressé les sacs, ils deviennent un carton aux couleurs plutôt fantaisie, qui font penser à une surface laquée. Magnifique !
Protéger l’environnement
Le pays se développe de plus en plus et les besoins vestimentaires des habitants augmentent aussi fortement. La mode devient très importante dans notre vie. Toutefois, ce que l’on sait moins, c’est que l’industrie de la mode et du textile est la deuxième industrie la plus polluante, derrière celle du pétrole et du gaz. En plus des sacs en plastique, Nhung recycle aussi de petits morceaux de tissu pour fabriquer ses boucles d’oreilles.
Boucles d’oreilles 3D. |
Contrairement aux sacs en plastique, avec les petits morceaux de tissu, le plus difficile est de choisir la texture. Elle veut en effet conserver la texture d’origine pour créer des produits de valeur esthétique élevée. Elle souhaite également que les gens achètent des produits durables. Pour enrichir ses boucles d’oreilles, Nhung utilise encore des feuilles de papayer, de périlla ou de gâc (Momordica cochinchinensis), qui sont séchées à l’ombre pendant longtemps afin qu’elles ne soient pas cassantes et que les veines soient belles.
Une fois que la jeune femme a les matériaux, elle va créer des boucles d’oreilles en forme de triangle, de gouttelettes d’eau et autres, selon la demande des acheteurs. Auparavant, il s’agissait d’une passion, celle de fabriquer des objets à partir de matériaux recyclés. Maintenant, c’est aussi un travail et sa principale source de revenu. Nhung a l’intention d’ajouter des boucles d’oreilles aux formes 3D pour diversifier ses produits.
Ses clients sont des jeunes ou des personnes d’âge moyen. De couleur classique, les boucles d’oreilles de Nhung sont très connues et attirent de plus en plus de clients. Elles sont vendues au centre commercial Syrena, dans la rue Xuân Diêu, arrondissement de Tây Hô, à Hanoï, mais aussi à Singapour.