Dernière ligne droite à l'OMS pour l'Accord sur les pandémies

Après plus de trois ans de tractations, les États membres de l'Organisation mondiale de la santé sont à nouveau réunis, mardi 15 avril, pour mettre la dernière main à l'Accord sur les pandémies, après avoir trouvé un arrangement "de principe" la semaine dernière.

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Des travailleurs se désinfectent entre eux dans un quartier résidentiel sous confinement pour cause de COVID-19 à Shanghai, en Chine.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

"Les pays devraient enfin conclure les négociations aujourd'hui. Bien que l'accord ait fait l'objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d'un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l'avenir", a commenté Médecins sans frontières (MSF).

Les délégués ont entamé la réunion à huis clos vers 10h15 (08h15GMT), au siège de l'OMS à Genève, dans l'espoir de conclure au plus vite, alors que certains pays ont déjà renvoyé samedi 12 avril leurs experts dans les capitales car la réunion devait s'achever la semaine dernière.

Cinq ans après l'arrivée du COVID-19, qui a fait des millions de morts et dévasté l'économie mondiale, le monde, bien que mieux préparé, est loin d'être prêt à affronter une autre pandémie, selon l'OMS et les experts.

"Un accord sur les pandémies donnera au monde de meilleurs outils pour prévenir les prochaines pandémies, s'y préparer et y répondre", a assuré Catharina Boehme, sous-directrice générale chargée des relations extérieures et de la gouvernance à l'OMS, sur son compte LinkedIn.

Mais les négociations se déroulent dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l'aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les États-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire.

Ils étaient aussi absents des négociations, le président américain ayant décidé qu'ils quittaient l'organisation.

Accord de principe

Samedi matin 12 avril, après cinq jours et une nuit entière de pourparlers, Anne-Claire Amprou, co-présidente de l'organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, a annoncé "un accord de principe", en attendant l'accord définitif des capitales.

Devant le siège de l'Organisation mondiale de la Santé à Genève, le 13 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après une pause de trois jours, les délégués doivent "toiletter" mardi 15 avril une dernière fois le texte, à moins d'un blocage de dernière minute.

"Si le texte est adopté, ce sera une première dans l'histoire des accords internationaux : à travers ce texte, les pays affirment la nécessité, lorsqu'ils financent la recherche et le développement de nouveaux traitements, diagnostics ou vaccins avec des fonds publics, d'assortir ce financement de conditions permettant de s’assurer que le public puisse en bénéficier", a déclaré Michelle Childs, directrice à l'Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).

"Il établit une base de référence essentielle sur laquelle s'appuyer pour sauver des vies lors de la prochaine urgence sanitaire mondiale. C'est un point de départ, pas la ligne d'arrivée", a-t-elle affirmé.

Technologies et sanctions

S'il est validé sans accroc, le texte - qui aura valeur de traité international - devra être adopté lors de l'Assemblée mondiale de la santé, en mai à Genève, par les pays membres de l'OMS.

Vaccination contre le COVID-19 dans l'île italienne de Lampedusa.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

L'un des principaux points de contestation vendredi a été l'article 11 de ce texte d'une trentaine de pages, qui définit le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont indiqué plusieurs sources.

Le sujet avait été au cœur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de COVID-19, quand ils voyaient les pays riches s'accaparer les doses de vaccin et autres tests. Plusieurs pays, où l'industrie pharmaceutique pèse lourd dans l'économie, sont opposés à l'idée d'obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire.

Par ailleurs, "il restait à régler la question de la formulation relative aux sanctions" internationales, a indiqué Thiru Balasubramaniam, de l'ONG Knowledge Ecology International (KEI), qui suit les négociations depuis le début.

Le texte prévoit la mise en place d'un réseau mondial de chaînes d'approvisionnement et de logistique pour élargir l'accès aux produits de santé pour lutter contre les pandémies ou dans des contextes humanitaires. Mais les pays devaient encore se mettre d'accord sur d'autres contextes non pandémiques ou humanitaires, pour faciliter l'accès aux pays soumis à des sanctions internationales.

AFP/VNA/CVN




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