Discothèque de Saint-Domingue : un 222e mort, identifications des corps toujours en cours

L'effondrement d'une discothèque à Saint-Domingue a fait un 222e mort, ont indiqué vendredi soir 11 avril les autorités sanitaires, alors que des familles sans nouvelles de leurs proches attendent toujours la fin du processus d'identification des corps.

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Vue aérienne de la discothèque dont le toit s'est effondré pendant un concert, le 9 avril à Saint-Domingue, en République dominicaine.
Photo : AFP/VNA/CVN

La présidence dominicaine avait publié un peu plus tôt un rapport dit final sur la catastrophe survenue le 8 avril, faisant état de "221 victimes" et "189 personnes secourues" pendant les "59 heures" de "travail sans discontinuité" des équipes de secours.

Mais une 222e personne est ensuite morte de ses blessures à l'hôpital, a annoncé vendredi soir 11 avril l'agence de santé nationale.

Devant la morgue, des dizaines de proches attendent, dans six tentes, qu'on leur remette un corps. Un grand écran vert affiche le nom des défunts identifiés. Régulièrement, un employé appelle, haut-parleur à la main, des proches à se faire connaître.

Vendredi soir 11 avril, les autorités ont annoncé que 191 autopsies et identifications avaient été réalisées, contre 123 un peu plus tôt. Pour accélérer le processus, 12 médecins légistes ont été embauchés, avaient indiqué le parquet et le ministère de la Santé.

Des tables supplémentaires ont également été installées pour les autopsies "qui sont pratiquées sans interruption depuis le début de l'événement", selon le texte.

"C'est angoissant"

Julio Alberto Acosta Medina fait partie de ceux qui attendent un corps, celui de sa belle-fille. "Mercredi 9 avril, nous avons passé toute la journée ici et tard dans la nuit. On nous a remis un sac et on nous a dit que nous devions l'ouvrir pour voir si c'était elle, mais ce n'était pas elle", relate-t-il, attendant de recevoir la bonne dépouille "pour que sa mère puisse la voir et qu'elle soit enterrée".

"C'était la première fois de sa vie qu'elle allait en discothèque. Elle est sortie avec un groupe d'amies du travail au Jet Set. Elle a envoyé une photo", se remémore M. Medina.

Yuni Garcia a, elle, perdu son frère Johnny, 53 ans, qui travaillait dans la sécurité au Jet Set. "On a découvert son corps à 03h00 du matin jeudi".

"Il était agent de sécurité de la discothèque depuis dix ans environ. Je me souviens de lui comme d'un homme joyeux, un homme de prière au service du Christ, nous priions souvent", raconte-t-elle.

"Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas terminé cette étape pour enterrer notre frère. J'espère qu'on va nous rendre le corps de mon frère. C'est angoissant, c'est quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer, je compatis avec les autres qui ont des proches, c'est désespérant, l'attente de remise des corps", continue Yuni Garcia.

Les autorités ont mis en place une assistance psychologique gratuite.

Une veillée rassemblant des dizaines de personnes a été improvisée dans la soirée près de la boîte de nuit. "Une fleur peinte pour chaque ange là-haut. Que leur repos soit éternel, nous nous souviendrons d'eux ici et nous ferons l'écho de cette grande injustice qui doit être expliquée", peut-on lire sur un autel.

"Il faut des réponses"

Des secouristes transportent le corps d'une victime deux jours après l'effondrement du toit d'une discothèque à Saint-Domingue, le 10 avril en République dominicaine.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans une liste provisoire de victimes décédées, figurent notamment un couple de Français résidant en République dominicaine et un Italien. Washington, qui a présenté "ses plus sincères condoléances" au président Luis Abinader, a annoncé vendredi le décès de "plusieurs citoyens américains" sans donner de chiffres. La presse a fait état d'un Kenyan, d'un Haïtien et de Vénézuéliens.

De nombreuses funérailles ont eu lieu à travers le pays vendredi alors qu'un hommage national a été rendu jeudi à Rubby Pérez, 69 ans, la star du merengue qui se produisait au Jet Set au moment du drame.

"Le peuple dominicain est en deuil avec l'énorme quantité de décès (...) nous sommes très tristes", a affirmé vendredi 11 avril le président Luis Abinader à la presse. Il a souligné qu'il fallait "des réponses à ce qui s'est passé. Pourquoi cela s'est passé. Comment cela s'est passé. En attendant nous allons pleurer les nôtres, et ensuite trouver ces réponses".

À présent considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République Dominicaine, la catastrophe dépasse, en termes de bilan humain, l'incendie en 2005 d'une prison à Higuey, dans l'est du pays, qui avait coûté la vie à 136 détenus.

AFP/VNA/CVN

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