De Polnareff à Tiakola, le Printemps de Bourges à l'abordage

Le Printemps de Bourges ouvre mardi sa 49e édition en même temps que le bal des festivals musicaux, avec une pluie de stars, dont le retour de Michel Polnareff en soirée, et des nuages sur le plan budgétaire.

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Le chanteur français Michel Polnareff se produit lors d'un concert au festival Aio à Ajaccio, le 2 août 2023, sur l'île méditerranéenne française de Corse.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

Le W, sa plus grande scène, s'apprête à vibrer dans un enchaînement de styles. Au rayon pop, la "grenade" Clara Luciani donnera le rythme et partagera l'affiche principale mercredi 16 avril aux côtés de l'indébranchable Jean-Louis Aubert (ex-Téléphone), ainsi que Lucky Love et Styleto, tous deux nommés aux dernières Victoires de la musique.

L'ambiance sera plus électro rock jeudi 17 avril avec Fatboy Slim, The Avener, Adé... et la présence de MC Solaar, annonciatrice d'une fin de semaine bien plus rap.

La programmation compte dans ses rangs la nouvelle référence Tiakola, la star algérienne Soolking, l'ancien youtubeur Théodort (Wayeh) ou encore Vald, tout juste de retour avec son remarqué Pandémonium.

Mais la soirée d'ouverture est sûrement la plus osée : après Emma Peters et Barbara Pravi en premières parties, Bourges a misé sur Michel Polnareff pour lancer les festivités.

"Amiral" et moussaillons

À 80 ans, le chanteur à tubes, dont Goodbye Marylou et L'Amour avec toi, rempile pour une nouvelle - et peut-être dernière - tournée, dont Bourges sera la première date française.

Le groupe français Feu! Chatterton se produit lors de la cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de son épouse Melinee, à Paris.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

Prudence toutefois : lors de ses précédents concerts dans l'Hexagone en 2023, l'Amiral avait essuyé des critiques sur la teneur de son show. Il revient avec Un temps pour elles, un album dont la sortie a été repoussée au 25 avril.

"Avant de monter sur scène, je suis toujours dans un état absolument épouvantable. Et ça prend 2-3 titres pour se dire : bon, je suis content d'être là", confiait Polna, fin mars.

La découverte, c'est aussi l'ADN du festival du centre de la France : depuis 40 ans, son dispositif national d'accompagnement, les Inouïs, a pris sous son aile 1.600 artistes. Feu! Chatterton, Fishbach, Terrenoire, Eddy de Pretto - président du jury 2025 -, entre autres, y sont passés.

"Ça peut paraître assez contradictoire en ayant été dans (la comédie musicale) +Starmania+ mais, pour moi, ça reste nécessaire, comme pour n'importe quel artiste émergent, de repasser par cette case d'apprentissage, de rencontrer aussi des professionnels", confie Alex Montembault, l'un des 32 artistes sélectionnés pour ce cru.

Le Printemps de Bourges dévoile en parallèle six créations : concerts acoustiques à la bougie, proposition du pianiste Edouard Ferlet mêlant jazz et intelligence artificielle ou encore une célébration du répertoire d'Oum Kalthoum, voix majeure du monde arabe disparue il y a 50 ans.

Coup de rabot

Les concerts se tiennent jusqu'à samedi 19 avril mais le festival bat jusqu'à dimanche 20 avril avec Le Printemps dans la ville, sa déclinaison gratuite. Tous espaces confondus, Bourges a accueilli environ 250.000 festivaliers l'année dernière.

Des festivaliers assistent à un spectacle lors du festival de musique du Printemps de Bourges à Bourges, dans le centre de la France.
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN

À l'approche de la cinquantaine, le Printemps ne peut toutefois pas se reposer sur ses lauriers : entre baisse des crédits et inflation des coûts de production et des cachets d'artistes, l'effet ciseau plombe ses finances.

Pour la première fois en dix ans, le budget du festival - 7,5 millions d'euros en 2024 - a été revu à la baisse, amputé de 400.000 euros de financement, dont 250.000 euros d'aides publiques. Une situation qui reflète de récents arbitrages politiques défavorables au milieu culturel.

"C'est une décroissance contrainte", observe son directeur Boris Vedel, estimant qu'il n'y a pas d'autre choix que de "se renforcer sur l'émergence", plutôt que lorgner sur de gros noms.

Ce constat doux-amer est similaire à celui d'autres festivals, qui font également face à une offre multiple, un changement de consommation des jeunes fans et sont à la merci des caprices météorologiques.

Selon le Centre national de la musique, 44% des festivals affichant des taux de remplissage supérieurs à 90% ont bouclé une édition déficitaire en 2024.

AFP/VNA/CVN




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