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Des gendarmes dans le cimetière de Lorient, à Saint Barthelemy, où devait être enterré Johnny Hallyday, le 11 décembre. |
Le cortège funéraire transportant la dépouille du chanteur, décédé dans la nuit de mardi 5 décembre à mercredi 6 décembre d'un cancer des poumons, est arrivé vers 16h30 (heure locale) au cimetière de Lorient, qui borde la baie du même nom, où l'idole des jeunes repose désormais.
Un cortège d'une dizaines de voitures, dans lesquelles avaient notamment pris place sa femme Laeticia et leurs filles Joy et Jade, était suivi de quelques dizaines de bikers.
Au cimetière, les proches du chanteur, la plupart vêtus de blanc, couleur de deuil aux Antilles, se sont recueillis et ont jeté des fleurs sur le cercueil, a constaté l'AFP. Un arc-en-ciel a éclairé le ciel lors de cette courte dernière cérémonie. Certains bikers pleuraient en sortant.
Tous les accès au cimetière avaient été bouclés dans un rayon de 100 mètres autour. Des riverains attendaient le long de la route et certains ont jeté des roses sur le corbillard à son arrivée.
Accompagnée de 62 de ses proches et amis, dont son manager Sébastien Farran, son guitariste Yarol Poupaud ou encore l'acteur Jean Reno, la dépouille du chanteur était arrivée la veille à Saint-Barthélemy. Plusieurs centaines de personnes avaient ensuite participé à une veillée publique au funérarium de Saint-Jean.
Peu de fans de métropole ont pu faire le déplacement mais une famille a dormi dans la rue pour être présente à la veillée et à l'enterrement. "On voulait venir (...) pour l'accompagner jusqu'au bout", ont expliqué Jean-Pierre et Chantal, venus de banlieue parisienne.
Isabelle Goetz est venue de Washington, où elle vit depuis 25 ans. Dès l'annonce de l'inhumation à Saint-Barthélemy, elle a sauté dans un avion, s'est rendue au cimetière "tracer un coeur dans le sable".
"J'avais l'habitude de le voir dans mon magasin, c'était mon chéri. Voir ce cercueil, ça m'a fait mal", a confié les larmes aux yeux une habitante de St-Barth vêtue d'un t-shirt à l'effigie de Johnny.
Au cimetière, la fosse avait été creusée samedi 9 décembre. Journalistes et caméras avaient afflué, sous l'œil mauvais des habitants, qui craignaient que la tranquillité de la famille en deuil, principe fondamental dans la culture locale, ne fût dérangée par les médias.
Un ''honneur'' pour l'île
Un branle-bas de combat avait débuté jeudi, à l'annonce officielle que cette petite île de 21 km2, ravagée il y a trois mois par le cyclone Irma, avait été choisie pour dernière demeure par le chanteur. Les autorités avaient multiplié les préparatifs dans l'espoir de préserver au mieux l'intimité de la famille sur ce territoire français peu adapté à l'accueil d'un tel événement.
Johnny "m'avait confié à plusieurs reprises qu'il voulait être enterré ici, qu'il ne voulait pas aller au Père Lachaise", a expliqué le président de la collectivité Bruno Magras, qui considère ce choix comme un "honneur".
"C'est un don de sa personne, après Irma, ça va nous aider à sortir la tête de l'eau et nous amener des touristes français", espère de son côté Nicolas, dont la maison est située en face de la tombe de Johnny Hallyday.
Mais certains sont plus sceptiques. "L'île est trop petite, le cimetière aussi, ça va être ingérable", s'inquiète un natif de l'île.
Michel Polnareff a jugé "étrange que l'on soustraie l'enveloppe de Johnny à son public", et Sylvie Vartan, la mère de David Hallyday, s'est dit "triste" qu'il soit "si loin de nous tous qui l'aimons tant".
Le chanteur a eu droit à un "hommage populaire" samedi 9 décembre à Paris en présence de centaines de milliers de fans venus de toute la France.
Emmanuel Macron a fait l'éloge funèbre d'"une part de nous-mêmes, une part de la France" devant l'église de la Madeleine où s'étaient réunis, outre Laeticia, Sylvie Vartan, son fils David, son ancienne compagne Nathalie Baye et sa fille Laura Smet.