De nouvelles dunes pour protéger les Pays-Bas du réchauffement

Sur la plage de Monster, au Sud de La Haye, des bulldozers transforment en dunes du sable pompé au large : le rempart qu'ils élèvent doit protéger les Pays-Bas de la montée du niveau de la mer provoquée par le réchauffement climatique.

"Les Pays-Bas sont un delta de basse altitude et de ce fait, ils sont très sensibles au changement climatique", explique la secrétaire d'État à la Gestion de l'eau Tineke Huizinga, des bottes jaunes aux pieds, lors d'une visite sur le chantier. "Si le niveau de la mer et le débit des rivières montent, les Pays-Bas sont menacés", ajoute-t-elle, en longeant un tuyau de plusieurs centaines de mètres qui crache du sable de la mer du Nord sur la plage, appâtant des hordes de mouettes.

La côte n'est heureusement pas en danger aujourd'hui, mais on investit pour la sécurité des gens qui habiteront ici dans 50 ans, souligne Mme Huizinga.

Plus de 18 millions de mètres cubes de sable, l'équivalent de 7.200 piscines olympiques, doivent être injectés dans une bande côtière longue de 20 kilomètres au sud de La Haye d'ici 2011. Les travaux, qui ont démarré en 2008, coûtent 130 millions d'euros à l'État néerlandais.

Le sable est récolté au fond de la mer du Nord, à 15 kilomètres de la côte, par 2 navires, les dragueuses-suçeuses, qui se relaient jour et nuit pour le déverser sur la plage par le biais d'un tuyau.

Des bulldozers amassent alors le sable pour créer de petites dunes, puis élargissent la plage en l'étalant sans cesse pour gagner du territoire sur la mer, mètre après mètre.

"Il a bien fallu élargir la côte en direction de la mer", raconte le responsable des digues du secteur, Michiel van Haersma Buma. "Notre côte est relativement étroite. Juste après les dunes, on voit déjà les habitations et les serres agricoles, c'est si densément peuplé qu'on n'avait guère de place pour construire d'autres dunes et des digues vers l'intérieur des terres", selon lui.

Les nouvelles dunes, de 30 mètres à 60 mètres de large, culminent à 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Adossées aux dunes déjà existantes, elles sont plantées d'oyats, une herbe aux longues racines qui retient le sable.

"Plus il y aura de dunes, moins l'eau de mer s'infiltrera", souligne M. Haersma Buma en rappelant que le réchauffement climatique menace aussi les ressources en eau douce du pays.

Grâce à l'apport de sable, les plages font, à marée basse, 160 mètres à 200 mètres de large, contre 110 mètres à 180 mètres aujourd'hui. Aux Pays-Bas, 60% à 65% du produit intérieur brut (PIB) est réalisé dans des zones inondables, rappelle la secrétaire d'État. "Nous voulons pouvoir y vivre et travailler en sécurité", insiste-elle. "C'est un gros investissement, reconnaît Mme Huizinga. Mais quand on sait que l'existence des Pays-Bas en dépend, c'est peu d'argent et finalement une infime partie de ce que coûterait une catastrophe".

Le gouvernement doit présenter en 2010 un programme qui détaillera les mesures à prendre pour protéger le pays des conséquences du réchauffement climatique pendant le siècle à venir. Il sera doté d'un milliard d'euros par an à partir de 2020.

AFP/VNA/CVN

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