Le dispositif désamorcé par les artificiers des carabiniers est "semblable à ceux qui ont explosé la semaine dernière aux ambassades du Chili et de Suisse", a indiqué un porte-parole des carabiniers, Salvatore Cagnazzo. "Le préposé au courrier de l'ambassade l'a ouvert mais il n'a pas explosé".
Le paquet était constitué d'une enveloppe jaune du type de celles destinées à des objets fragiles et contenait un boîtier de CD avec un détonateur.
Le 23 décembre, des colis piégés avaient explosé dans les ambassades de Suisse et du Chili, faisant deux blessés. Ces attentats ont été revendiqués par une fédération anarchiste, proche de groupes extrémistes grecs.
Depuis, les représentations diplomatiques de la capitale italienne ont été placées en en état d'alerte.
Le paquet "est arrivé le 24 décembre mais personne ne l'avait ouvert à cause des fêtes de Noël", a indiqué l'ambassadeur de Grèce, Michael Cambanis, cité par La Repubblica sur son site internet.
Des paquets suspects ont également été signalés le 27 décembre dans les ambassades de la principauté de Monaco et du Venezuela, mais il s'agissait à chaque fois de "fausses alertes", selon le porte-parole des carabiniers.
Des médias italiens ont fait état également de la découverte de paquets suspects dans les ambassades du Maroc, du Danemark, de Suède et d'Ukraine, mais il s'agirait également de fausses alertes.
Les deux attentats du 23 décembre ont été revendiqués par la Fédération anarchiste informelle (FAI) dans un message retrouvé sur le lieu de l'explosion à l'ambassade du Chili.
"Nous avons décidé de faire entendre notre voix, avec les paroles et les faits. Détruisons ce système de domination. Vive la FAI, vive l'anarchie. Fédération anarchiste informelle, cellule révolutionnaire Lambros Fountas", selon le bref message.
Lambros Fountas est un Grec anarchiste tué en mars à Athènes dans un affrontement avec la police.
Dans le message, le groupe exprime également sa solidarité avec "des camarades en prison" et d'autres groupes anarchistes en Argentine, au Chili, en Grèce, au Mexique et en Espagne.
Les enquêteurs italiens ont estimé le 24 décembre "crédible" la revendication de la FAI en raison de l'utilisation pour les colis piégés de cassettes vidéo remplies d'explosif et des fragments de métaux, typique pour les groupes violents d'anarchistes.
Cette affaire sera traitée par le parquet de Rome dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 23 décembre pour "attentat à finalité terroriste". Les magistrats chargés de ce dossier s'étaient d'ailleurs dits le 23 décembre "certains" que d'autres paquets explosifs auraient été livrés.
AFP/VNA/CVN