Trente-huit personnes ont ainsi perdu la vie dans une série sans précédent d'attentats à la bombe et d'attaques d'églises à la veille de Noël au Nigeria, l'État le plus peuplé d'Afrique.
Sept explosions en deux endroits de la ville de Jos, qui marque la limite entre le Nord majoritairement musulman et le Sud principalement chrétien, ont fait 32 morts et 74 blessés. Dans la ville de Maiduguri (Nord), six personnes ont péri lorsque des membres présumés d'une secte islamiste ont attaqué trois églises, incendiant l'une d'elles.
Aucun lien n'a été pour le moment établi entre ces différentes violences dans un pays déjà meurtri par des violences interreligieuses, où les tensions entre chrétiens et musulmans s'exacerbent à l'approche du scrutin présidentiel d'avril.
Au Pakistan, au moins 43 civils ont été tués et plus de 100 blessés dans un attentat-suicide revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) contre un centre de distribution alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM) à Khar, dans le Nord-Ouest, en proie à des combats depuis 2004. Par ailleurs, de nouveaux raids effectués le 25 décembre par des hélicoptères dans le district de Mohmand, également dans le Nord-Ouest, ont fait 40 morts parmi les insurgés. Il s'agissait de représailles à une attaque de rebelles la veille contre plusieurs postes de contrôle au cours de laquelle 11 paramilitaires et 24 combattants islamistes avaient péri.
De l'autre côté de la frontière, un ingénieur allemand travaillant sur un chantier routier a été mortellement blessé par balle le 24 décembre dans la province septentrionale afghane de Balkh. Une attaque revendiquée par les talibans.
Aux Philippines, une bombe a explosé pendant la messe de Noël, faisant six blessés légers, sur une base de la police de Jolo, île peuplée en majorité de musulmans. La piste d'un règlement de comptes n'était pas exclue, mais l'évêque local, Mgr Jose Colin Bagaforo, a réagi en déclarant que les chrétiens de Jolo étaient menacés.
Le pape lance un appel à la paix dans le monde
Dans son traditionnel message de Noël, le pape a choisi d'évoquer les conflits en Afrique, s'exprimant pour la première fois publiquement sur la Côte d'Ivoire, au bord de l'embrasement depuis l'élection présidentielle du 28 novembre.
"Puisse la naissance du Sauveur ouvrir des perspectives de paix durable et de progrès authentique aux populations de Somalie, du Darfour et de la Côte d'Ivoire", a dit Benoît XVI devant des dizaines de milliers de personnes, dans un message retransmis par les télévisions avant sa bénédiction "urbi et orbi".
Au Darfour, région de l'Ouest du Soudan plongée depuis 2003 dans une guerre civile complexe, de nouveaux affrontements le 24 décembre entre forces gouvernementales et une alliance de groupes rebelles ont fait jusqu'à 40 morts. Et à Khartoum, la capitale soudanaise, des chrétiens fêtaient le 25 décembre ce qui pourrait être leur dernier Noël dans un Soudan unifié, avant le référendum d'autodétermination du 9 janvier du Sud-Soudan, qui pourrait conduire à la partition du plus vaste pays d'Afrique entre un Nord musulman et un Sud en grande partie chrétien.
Noël 2010 a par ailleurs été marqué par un nombre record de pèlerins à Bethléem, ville natale du Christ, selon les Évangiles. En Europe, les retrouvailles familiales traditionnelles ont été perturbées par la neige et le gel, source de pagaille dans les transports.
La situation s'améliorait cependant le 25 décembre et les intempéries n'ont pas empêché les adeptes du Brighton Swimming Club, le plus vieux club de natation d'Angleterre, de piquer une tête dans la Manche, comme chaque année. Et sur l'île danoise de Bornholm aux routes impraticables, une sage-femme a dû chausser ses skis pour se rendre auprès d'une jeune parturiente, Gitte Wang Hansen.
AFP/VNA/CVN