Cette discussion entre les représentants de 24 pays ou groupes de pays, qui siègent au sein de la plus haute instance de décision du Fonds monétaire international (FMI), a eu lieu le 21 juillet. Elle n'a pas débouché sur un vote, mais sur l'engagement de présenter des propositions au Comité monétaire et financier international (CMFI), l'assemblée des 186 États membres, pour améliorer le mode de gouvernement de l'institution internationale. "La plupart des administrateurs ont reconnu leur insatisfaction vis-à-vis de la répartition actuelle des quotas", qui déterminent le poids de chaque pays, a rapporté le FMI. "De nombreux administrateurs ont souligné que l'efficacité de plusieurs réformes de gouvernance, mais pas toutes, dépendait d'une redistribution efficace des quotes-parts", a-t-il ajouté.
Le paradoxe est que le FMI n'a toujours pas fait entrer en vigueur une réforme, adoptée en avril 2008, qui doit rééquilibrer légèrement ces droits de vote en faveur des pays émergents. "Il a été souligné que les États membres qui ne l'ont pas encore fait devraient rapidement achever le processus législatif national qui doit permettre" cette entrée en vigueur, a relevé le FMI.
Cette répartition des pouvoirs est un débat récurrent au sein du FMI, leur évolution étant très en retard sur les changements de l'économie mondiale. Dans l'état actuel des choses, l'Europe domine largement le processus de décision à Washington, reflétant l'économie de l'après-guerre : à titre d'exemples, la Belgique (2,1%) pèse nettement plus que le Brésil (1,4%), et la France (4,9%) plus que la Chine (3,7%).
Le FMI avait décidé en juin d'avancer de 2 ans, c'est-à-dire à 2011, son examen périodique de la répartition des droits de vote.
Une idée régulièrement évoquée consisterait à fusionner la représentation des 27 pays de l'Union européenne.
La Commission européenne est favorable à un siège unique pour la zone euro, mais la plupart des pays de cette zone y sont opposés, notamment les 2 qui ont un siège pour eux seuls (Allemagne et France).
"Quelques administrateurs ont soutenu l'idée" qui, selon eux, "augmenteraient la représentation relative des pays émergents et en développement".
"Beaucoup, cependant, ont souligné que c'était loin d'être évident", a également rapporté le FMI, et "la plupart des administrateurs ont souligné que le principe de laisser aux pays définir le cadre de leur représentation devait rester en vigueur".
Entre autres sujets, le conseil d'administration a également évoqué le processus de nomination du directeur général du Fonds, qui depuis 1946 a été systématiquement européen par un accord tacite avec les États-Unis, et Français la plupart du temps (36 années au total).
"Il y a eu consensus sur l'idée que la sélection du directeur général, ainsi que de ses adjoints, devrait être ouverte et transparente, et ne pas tenir compte de la nationalité. Même si tout progrès concret devra attendre la prochaine sélection, l'engagement politique peut être rendu clair dès maintenant", a expliqué le FMI.
AFP/VNA/CVN