Croisade contre les hépatites B et C en Afrique

Malgré l'existence de moyens de prévention tels que la vaccination et le dépistage précoce, les hépatites continuent de faire des victimes en Afrique. Selon l'OMS, le virus de l'hépatite B est responsable de plus de 80% des cancers du foie en Afrique et de 600.000 morts par année.

Pour cette raison acteurs et professionnels de la santé, en conférence internationale à Dakar, appellent à faire face aux virus par la sensibilisation. "Il ne nous reste qu'à nous mobiliser pour sortir les hépatites du silence et trouver des réponses ensemble. Il nous faut donc sensibiliser les gouvernements, les professionnels de la santé et le public pour que des mesures de promotion de la santé, de prévention, de diagnostic et de traitement de la maladie soient prises ou renforcées", conseille Alimata Jeanne Diarra-Nama, représentant de l'OMS au Sénégal.

D'après les conférenciers, les hépatites les plus fréquents en Afrique sont les hépatites chroniques B et C. "L'Hépatite B est endémique en Afrique. Les porteurs chroniques représentent 10 à 20% de la population générale", explique le Pr Aminata Sall Diallo, coordonnatrice nationale du programme de lutte contre les hépatites au Sénégal.

Il s'agit, selon elle, de véritables bombes à retardement qui transmettent la maladie pendant des années avant d'évoluer eux- mêmes vers la cirrhose et le cancer du foie, le premier cancer de l'homme dans de nombreux pays africains.

Quant à l'hépatite C, sa séroprévalence en Afrique est variable en fonction des zones géographiques. L'Afrique centrale paraît être une zone de haute endémicité avec une séroprévalence supérieure à 6 %. Au Nord du continent, la séroprévalence est modérée au Maghreb, plus élevée en Lybie et très forte en Égypte (18,7%). L'Afrique de l'Ouest est aussi une zone endémique, hormis le Sénégal. L'Afrique du Sud est également relativement épargnée, informe-t-elle. Mais face à ces réalités, les réponses apportées en Afrique ne sont pas à la mesure des enjeux, regrettent les conférenciers. La vaccination universelle des nouveau-nés, recommandée par l'OMS depuis 1992, piétine. Le dépistage des porteurs chroniques d'hépatite, pour prévenir les complications liées aux infections B et C tarde à se mettre en place.

De même, le traitement de ces infections reste inaccessible et les programmes à l'endroit du grand public et des populations à risque sont peu développés et ne sont pas financés par les États.

D'après le Pr Paul Cales de l'Association française pour l'étude du foie, les hépatites sont très contagieuses et deviennent de plus en plus difficilement détectables. C'est pourquoi, exhorte- t-il, "on doit communiquer pour limiter la transmission".

Citant le Rapport publié par l'OMS, le Dr Farba Lamine Sall renseigne qu'en 2010, 57 % des cas de cirrhose du foie et 78 % des cancers primitifs du foie résultaient d'une hépatite B ou C. Et deux milliards de personnes environ dans le monde sont contaminées par le virus de l'hépatite B, dont plus de 350 millions ont une atteinte hépatique chronique, et chaque année entre 500.000 et 700.000 personnes meurent de l'hépatite B.

Quelque 130 à 170 millions de personnes sont des porteurs chroniques de l'hépatite C et l'on estime à plus de 350.000 le nombre des décès annuels dus à des maladies du foie liées à l'hépatite C. Pourtant des moyens de prévention par la vaccination existent et le dépistage précoce de la maladie permet de faire bénéficier les patients de toutes les chances de guérison.

XINHUA/VNA/CVN

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