L'OMS appelle à interdire des tests sanguins non fiables pour la tuberculose

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé le 20 juillet à interdire des tests sanguins pour la tuberculose qu'elle juge non fiables et qui mettent en danger la santé des patients.

Ces "tests conduisent à de faux diagnostics" et "constituent une perte de temps et de ressources", a indiqué Mario Raviglione, directeur du département Stop TB à l'OMS. "Nous appelons les gouvernements à interdire l'usage de ces tests", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Quelque deux millions de ces tests, qui analysent les anticorps et les antigènes contenus dans le sang, sont utilisés chaque année et environ la moitié d'entre eux pourrait produire de faux résultats, a souligné Karin Weyer, qui travaille au même département de l'OMS.

Selon cette dernière, les sociétés qui continuent à commercialiser ces tests vendraient en connaissance de cause des produits défectueux. L'OMS ignore cependant combien de personnes sont décédées en raison de ces tests non fiables, utilisés depuis les années 1990, a précisé Mme Weyer.

Ces outils de diagnostic sont majoritairement fabriqués dans les pays industrialisés, notamment en Australie, au Royaume Uni, au Canada, en France, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis, mais également dans les grandes économies émergeantes comme la Chine ou l'Inde.

Une liste publiée par l'OMS cite la laboratoire américain Mossman Associates, le groupe français Anda Biologicals et le britannique Omega Diagnostics. Ces tests "coûtent aux pauvres et aux vulnérables entre 10 à 30 dollars (sept à 21 euros). Et la plupart du temps, les résultats sont faux", a insisté M. Raviglione, ajoutant que des diagnostics plus fiables coûtant entre 16 et 28 dollars donnent des résultats plus fiables.

Une des raisons pour lesquelles ces tests non fiables sont vendus, selon Mme Weyer, est le manque de régulation dans ce secteur. "Il s'agit d'un marché qui rapporte plusieurs millions de dollars en vendant des tests de qualité inférieure aux résultats non fiables. Le marché pour ces produits n'est pas en Europe ou aux États-Unis, mais dans les pays en développement", a-t-elle souligné. "Les sociétés envoient (ces tests) vers les pays en développement qui n'ont qu'un cadre législatif faible ou inexistant", selon la responsable de l'OMS.

Selon l'organisation, 9,4 millions de nouveaux cas actifs de tuberculose sont détectés et 1,7 million de personnes décèdent chaque année de cette maladie.

AFP/VNA/CVN

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