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Des clients à une terrasse à Arras (Pas-de-Calais) malgré la pluie, le 19 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré les averses, voire la grêle qui ont arrosé une partie de la France, les terrasses ont retrouvé leur clientèle.
À Lyon, Olivier Petit-Morin, 56 ans, savoure le moment à une table du Café des Jacobins, bondé : "J'ai commencé par un café ici qui était juste délicieux. On n'a plus l'habitude de s'assoir, c'était assez exceptionnel (...) De voir tout ce monde, ça donne un peu le tournis, c'est un peu déstabilisant", dit-il.
"Il y a de la vie, ça change absolument tout", se réjouit Farida Remila, 65 ans. "on a l'impression d'être un peu complice tous ensemble, de partager quelque chose de commun. Et ça, c'est vraiment génial."
Fermés depuis le 30 octobre, les cafés et restaurants sont de nouveau autorisés à servir leurs clients, mais en extérieur, avec une bonne aération et autour de tables de six personnes maximum.
Un "petit moment de liberté retrouvée" mis en scène devant les caméras de télévision par Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex, qui ont pris un café en terrasse dans une rue proche de l'Élysée.
Forte fréquentation des cinémas
La vie reprend aussi dans les cinémas, les théâtres ou dans les musées. Drunk, Adieu les cons, ADN, Garçon chiffon... les amateurs de films ont l'embarras du choix dans les salles obscures, ouvertes à 35% de leurs capacités et 800 personnes au maximum par salle.
Devant le MK2 Bibliothèque, à Paris, la queue pour les premières séances du matin occupait toute la dalle devant le cinéma.
Cyrian, 24 ans, a pris son train tôt pour voir Mandibules et a prévu d'enchaîner trois films. "Je n'allais quand même pas être en retard pour le jour de la reprise !".
Le Premier ministre Jean Castex et la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, ont aussi profité de la réouverture des salles, pour voir Slalom, à Paris.
La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) table sur 200.000 entrées, soit le double d'un mercredi normal.
Queue devant le musée du Louvre le 19 mai, jour de sa réouverture. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le 19 mai 2021, on s'en souviendra", ajoute à Strasbourg Thomas Kaufman, un musicien de 38 ans, venu avec sa fille de 4 ans visiter l'exposition "Goethe à Strasbourg, l'éveil d'un génie", au palais Rohan.
Autre symbole du retour à une forme de normalité, les commerces peuvent remonter leur rideau mais dans la limite d'un client pour 8 m2.
Un an et deux mois après le début de l'épidémie, qui a fait quelque 108.000 morts en France (dont 141 dans les hôpitaux mercredi 19 mai), et qui devrait coûter 424 milliards d'euros sur trois ans aux finances publiques, la liberté reste limitée. Appliqué sur tout le territoire depuis le 16 janvier à 18h00 puis 19h00, le couvre-feu est seulement repoussé à 21h00 mercredi 19 mai.
Résultat, la finale de la Coupe de France de football, affiche de prestige entre le Paris SG et Monaco à 21h15, se déroule à huis clos au Stade de France, transformé la journée en centre de vaccination.
"Rester très rigoureux"
Ce train de réouvertures marque la deuxième étape du plan en quatre phases annoncé fin avril par Emmanuel Macron. Il doit se poursuivre le 9 juin par la réouverture des cafés et restaurants en intérieur, des jauges moins strictes et un couvre-feu à 23h00, avant de disparaître le 30 juin si la situation le permet.
Car si la circulation du virus a diminué depuis quatre semaines, elle est loin d'avoir disparu, avec environ 14.000 nouveaux cas quotidiens en moyenne.
"C'est bien qu'on retrouve la vie française. On a le droit de profiter du moment mais ce n'est pas la bamboche du jour au lendemain. Il faut rester très rigoureux sur la question des variants", a averti M. Macron, en visite dans des clubs sportifs de l'Aube dans l'après-midi.
"Je resterai prudent pour vous dire si c'est complètement derrière nous", mais on peut espérer "tourner la page du COVID" en "novembre ou décembre" prochains, si de nouveaux variants qui contournent la vaccination n'ont pas émergé d'ici là, a de son côté déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur LCI.
Mercredi 19 mai soir, 21,56 millions de personnes avaient reçu une première injection, soit près d'un tiers de la population totale (32,2%), dont 9,26 millions ont été vaccinées avec deux doses (13,8% de la population totale).