>>Virus : l'Angleterre allège les restrictions, l'Inde épuisée menacée par un cyclone
>>COVID-19 : 117 nouveaux cas confirmés lundi soir
Préparatifs à la réouverture des terrasses, à Paris le 17 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce sera peut-être l'occasion de sortir entre collègues", espère Lucie Mazier, une architecte de 25 ans qui a débarqué à Paris "il y a six mois" sans "connaître grand monde". "C'est compliqué d'aller vers les autres quand il n'y a aucun moyen de sociabiliser", ajoute la jeune femme.
Mercredi 19 mai, il ne sera pas seulement possible de retourner "boire un +coca zéro+ avec des copines en terrasse", comme le souhaite aussi Amélie, une avocate parisienne de 32 ans qui a hâte de retrouver "la vie, la vraie".
Témoins de ce retour à une forme de normalité, les films à l'affiche mercredi 19 mai, comme Drunk ou Adieu les cons, ont fait leur retour sur les panneaux publicitaires, dont certains étaient restés figés tout l'hiver aux sorties espérées en vain en décembre.
Jusqu'à 21h
Après 203 jours de fermeture d'affilée qui les a mis en péril économique, cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir au public avec des jauges maximales de fréquentation. Des règles aussi en vigueur pour les boutiques de vêtements dont certaines accusent un recul de leur chiffre d'affaires jusqu'à 40%, ou les magasins de jouets autorisés à relever le rideau mercredi 19 mai.
Un souffle de liberté retrouvée mais encore limitée : appliqué sur tout le territoire depuis le 16 janvier à 18h00 puis 19h00, le couvre-feu sera seulement repoussé à 21h00 mercredi 19 mai, avant d'être décalé à 23h00 le 9 juin puis, si la situation sanitaire le permet, de disparaître au 30 juin.
Et la France va "bientôt" arriver à un point où le masque ne sera plus obligatoire en extérieur, a déclaré lundi 17 mai le ministre de la Santé, Olivier Véran sur BFMTV. "Si la circulation du virus continue à baisser, ça va être rapidement envisagé", a-t-il ajouté, se refusant toutefois à donner une échéance.
Entre couvre-feu, météo capricieuse et les jauges (tables de six, à 50% de la capacité), rouvrir une terrasse est un exercice de haute voltige pour les bistrotiers dont 40% seulement disposent d'un espace extérieur.
Des infirmières préparent des doses de vaccin Pfizer-BioNTech au centre de vaccination Porte de Versailles, au sud de Paris, le 15 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Remettre tout en marche pour quatre tables, est-ce que ça vaut le coup ? C'est une vraie question et je n'ai pas la réponse", explique Stéphanie Mathey qui gère trois bistrots dans Paris. Mais "on va se chauffer comme un diesel, chauffer l'équipe qui n'a pas travaillé depuis très longtemps (...) pour être vraiment prêts le 9 juin et encore plus le 30", dit-elle.
La réouverture s'opère sur fond de recul net de l'épidémie au niveau national avec un taux d'incidence qui a chuté à 142 nouveaux cas pour 100.000 habitants sur sept jours, quand il culminait à plus de 400 début avril.
Conséquence, la décrue se poursuit encore à l'hôpital où le nombre de malades du COVID-19 atteignait moins de 23.000 lundi 17 mai (22.749), au plus bas depuis octobre. Parmi eux, quelque 4.190 patients étaient soignés dans les services de réanimation, un niveau en baisse constante, même si l'Ile-de-France et les Hauts-de-France dépassent toujours les 100% d'occupation de leurs services de soins critiques.
"Prophètes de malheur"
Et le nombre quotidien de morts à l'hôpital de malades du COVID-19 était de 196 lundi 17 mai, soit une centaine de moins que le lundi précédent. Au total, l'épidémie a tué jusqu'à présent quelque 107.850 personnes.
"On voit aujourd'hui que les signaux sont au vert et ça démontre que le président de la République a eu raison dans ce calendrier", s'est félicité sur RTL le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, alors que la Grande-Bretagne s'inquiète pour son déconfinement à cause du variant indien.
"Ça donne tort à tous les prophètes de malheur, à tous ceux qui ne croient pas à la responsabilité des Français", a-t-il ajouté. L'exécutif avait été accusé de trop tarder à prendre des mesures sanitaires plus strictes face au variant anglais, plus contagieux, qui a causé une troisième vague meurtrière depuis le début de l'année (43.000 décès en 2021).
Le gouvernement a pu aussi se targuer samedi 23 mai d'atteindre son objectif de 20 millions de premières injections de vaccin antiCOVID au 15 mai.
La campagne progresse mais bute cependant sur la désaffection pour le vaccin d'AstraZeneca, réservé aux plus de 55 ans en raison des risques rarissimes de thromboses graves.
En retard dans la course entre laboratoires, le français Sanofi a pu annoncer lundi 17 mai les résultats positifs d'un essai clinique de phase 2 sur son principal projet de vaccin contre le COVID-19. Une étude de phase 3, la toute dernière avant une potentielle autorisation, devrait démarrer entre fin mai et début juin.