Corruption au Brésil : feu vert pour une enquête visant neuf ministres

La Cour suprême du Brésil a donné son feu vert à l'ouverture d'une enquête visant notamment neuf ministres du gouvernement du président Michel Temer dans le cadre du méga-scandale de corruption Petrobras, a indiqué mardi 11 avril le site du journal Estado de Sao Paulo.

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Le président du Brésil, Michel Temer, le 4 avril à Sao Paulo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon la publication de la Cour suprême du Brésil, des enquêtes seront ouvertes contre 108 personnes au total, parmi lesquelles figurent aussi 29 sénateurs et 42 députés, dont les présidents des deux chambres du Congrès. Tous sont accusés d'être impliqués dans un vaste réseau de corruption ayant détourné plus de deux milliards de dollars de la compagnie pétrolière d'État.

Le quotidien affirme avoir eu accès à la liste des personnalités politiques visées par des documents du juge Edson Fachin, chargé de l'affaire au sein de la Cour suprême, qui doit décider prochainement s'il lèvera ou non le secret judiciaire sur les éléments de l'enquête Petrobras.

En mars, le procureur général du Brésil, Rodrigo Janot, avait demandé l'ouverture de 83 enquêtes contre des ministres et parlementaires jouissant d'une immunité et qui ne peuvent être jugés que par la Cour suprême.

Cette requête a été envoyée sur la base des confessions explosives de 77 anciens cadres du géant du BTP Odebrecht ayant noué des accords avec la justice dans l'espérance d'obtenir des remises de peine.

La Cour suprême et le bureau du procureur général ont affirmé à l'AFP que les éléments de ces confessions sont toujours sous le sceau du secret judiciaire et qu'aucune information officielle ne sera divulguée.

Selon une enquête ouverte en 2014, le groupe Odebrecht est au cœur du vaste système de versement de pots-de-vins que les plus grandes entreprises du bâtiment du pays avaient monté depuis au moins le début des années 2000 pour obtenir des marchés surfacturés.

En retour, étaient versés des commissions et pots-de-vin alimentant les caisses noires de partis politiques et d'élus influents.

Les confessions des cadres d'Odebrecht "révèlent les méandres de la corruption dans notre pays d'une façon jamais imaginée auparavant", avait souligné en mars Rodrigo Janot dans une lettre ouverte envoyée à tous les procureurs du pays.

Des dizaines de chefs d'entreprise et de politiciens de tous bords sont déjà sous les verrous.

AFP/VNA/CVN

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