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Stockholm s'unit contre le terrorisme, un suspect aux "sympathies" jihadistes

En attendant de communier pendant une minute de silence, lundi 10 avril, des dizaines de milliers de Suédois ont manifesté leur rejet du terrorisme à Stockholm dimanche 9 avril, après l'attentat meurtrier au camion bélier perpétré, selon la police, par un Ouzbek affichant des "sympathies" jihadistes.

>>Attentat à Stockholm : les Suédois s'unissent face au terrorisme

Des personnes rassemblées pour une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat de Stockholm, le 9 avril.

"Nous vaincrons" : derrière ce slogan, entre 20.000, selon la mairie, et 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à la "manifestation pour l'amour" initiée sur Facebook après qu'un camion a foncé vendredi après-midi 7 avril dans la foule sur l'artère piétonne la plus fréquentée de Stockholm, un mode opératoire rappelant celui d'autres attaques revendiquées par le groupe État islamique (EI).

Lundi 10 avril, un hommage national officiel sera rendu aux quatre morts et aux quinze blessés de cet attentat au camion bélier, via une minute de silence à travers tout le pays, à 12h00 (10h00 GMT), a annoncé le Premier ministre Stefan Löfven, qui a par ailleurs décidé un renforcement des contrôles aux frontières.

Parallèlement à ces premières manifestations collectives de souvenir et de deuil, l'enquête se poursuit et le profil du principal suspect de l'attentat se précise. Si la police suédoise n'a toujours pas donné son nom, la presse l'a identifié comme étant Rakhmat Akilov, un ouvrier et père de famille.

Selon la police, cet Ouzbek de 39 ans, arrêté quelques heures après le drame et placé en garde à vue, était entré en clandestinité pour éviter son expulsion après le rejet l'an dernier de sa demande de permis de séjour.

"Il n'était plus localisable"

Il affichait "des sympathies pour des organisations extrémistes, dont l'État islamique", a déclaré dimanche 9 avril un chef de la police nationale, Jonas Hysing, au cours d'une conférence de presse.

Jan Evensson, chef de la police régionale, Jonas Hysing, chef de la police nationale, et Johan Olsson, chef des renseignements à Stockholm, le 9 avril
Photo : AFP/VNA/CVN

Soupçonné d'avoir conduit le poids lourd volé qui a foncé dans la foule avant d'aller s'encastrer dans la façade d'un grand magasin, il est passé aux aveux lors de sa garde à vue et s'est dit "satisfait de ce qu'il a fait", selon le quotidien Expressen.

Le suspect principal, déjà connu des services de renseignement suédois pour des faits qu'on ignore, avait demandé un permis de séjour en 2014 mais l'Office des migrations l'avait débouté en juin 2016.

"En décembre 2016, l'Office des migrations l'a informé qu'il avait quatre semaines pour quitter le pays. En février 2017, la police a été saisie pour faire exécuter la décision parce qu'il n'était plus localisable", a précisé M. Hysing.

Les autorités avaient finalement perdu sa trace jusqu'à l'attentat de vendredi 7 avril.

Des connaissances indiquaient dans la presse dimanche 9 avril que l'homme, qui travaillait dans le bâtiment, ne semblait pas radicalisé. "Il faisait la fête et buvait", selon un proche.

Selon la police, des composants possibles d'un engin explosif ont été découverts dans la cabine du camion qui avait été volé à un livreur.

Dimanche, un deuxième suspect a été arrêté et placé en garde à vue, a indiqué la juge Helga Hullman du tribunal de Stockholm, sans préciser les liens entre les deux individus.

"La peur ne peut régner"

L'attentat, dont la méthode rappelle celle employée à Nice (Sud-Est de la France), Berlin et Londres, a profondément bouleversé un pays qui met en avant ses valeurs d'ouverture et de tolérance.

Des policiers patrouillent à Stockholm, le 9 avril.

"Je trouve très important de rester forts ensemble contre tout ce qui veut changer notre société fondée sur la démocratie", a confié Marianne, très émue.

Bras dessus, bras dessous près de drapeaux suédois en berne, la foule a observé une première minute de silence dimanche 9 avril. "La peur ne peut régner, le terrorisme ne peut jamais gagner", a lancé la maire de Stockholm, Karin Wanngård.

"Nous ne répondons pas avec la peur, nous répondons avec l'amour", proclamait un panneau brandi par une femme voilée.

Sur les quatre victimes, deux sont de nationalité suédoise, une britannique et la dernière belge, a révélé la police.

Les deux premières sont une fillette de 11 ans qui rentrait de l'école, a indiqué son entourage, et une femme du sud-ouest de la Suède, selon un média local. Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, a de son côté indiqué que la victime belge était une femme tandis qu'à Londres, le Foreign Office a identifié le disparu comme étant Chris Bevington, un dirigeant de Spotify de 41 ans.

Parmi les blessés, neuf étaient encore hospitalisées dimanche 9 avril, dont quatre dans un état grave, selon les autorités sanitaires.

AFP/VNA/CVN

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