Constitution suspendue et parlement dissous en Égypte

L'armée égyptienne a commencé le 13 février à démanteler les institutions du régime de l'ex-président Hosni Moubarak qui lui a transmis le pouvoir avant de quitter son poste, en annonçant la dissolution du parlement et la suspension de la Constitution.

Dans son "communiqué numéro 5", le conseil suprême des forces armées a aussi indiqué qu'il prenait "en charge la direction des affaires du pays provisoirement pendant six mois, ou jusqu'à la fin des élections législatives et pour la présidence de la République".

Le conseil suprême, instance formée d'une vingtaine de généraux, a décidé "la dissolution de l'Assemblée du peuple et de la Choura", les deux Chambres du parlement, et "la suspension de la Constitution" ainsi que la création d'une commission pour l'amender et organiser un référendum sur ces changements.

La dissolution du parlement, après des élections fin 2010 entachées selon l'opposition par des fraudes massives, et la révision de la Constitution, qui limite les candidatures à la présidence, font partie des revendications des manifestants qui ont poussé M. Moubarak au départ.

L'armée a répété que l'Égypte restait liée par les traités internationaux signés, un message destiné à apaiser les inquiétudes des États-Unis et d'Israël quant au devenir des accords de paix israélo-égyptiens, qui font du Caire un partenaire incontournable des efforts de paix dans la région.

L'Égypte a signé la paix avec l'État hébreu en 1979, mais la population reste massivement opposée à une normalisation des relations.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé le 13 février que les développements en Égypte ne présentaient "aucun risque" pour les relations avec Israël, écartant une évolution à l'iranienne chez son voisin.

Le conseil militaire a aussi indiqué qu'il gouvernerait par décret-lois pendant la période de transition, et que son chef, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, était chargé de le représenter "à l'intérieur et à l'extérieur", ce qui fait de lui un quasi-chef d'État.

Le gouvernement d'Ahmad Chafic, chargé des affaires courantes, s'est réuni le 13 février pour la première fois depuis le départ sous la pression populaire de M. Moubarak. M. Chafic a déclaré que sa première priorité était de "restaurer la sécurité et de faciliter la vie quotidienne de la population".

Il a assuré que l'ex-président était toujours à Charm el-Cheikh, une station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge, démentant les rumeurs d'un départ à l'étranger.

Le ministre britannique du Commerce, Vince Cable, a appelé à une "action internationale concertée" sur les éventuels avoirs à l'étranger de M. Moubarak.

Hillary Clinton téléphone à des dirigeants régionaux

Près de 400 policiers ont par ailleurs défilé devant le ministère de l'Intérieur "pour leur honneur", en réclamant des hausses de salaires et l'exécution de leur ancien ministre, Habib el-Adli, révoqué fin janvier sous la pression de la rue.

Le secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a entrepris le 13 février une tournée téléphonique, appelant plusieurs dirigeants dont le ministre des Affaires étrangères indien, afin de discuter du processus de transition démocratique en Égypte.

Mme Clinton "appelle des responsables régionaux et mondiaux pour partager des points de vue sur l'Égypte, les évolutions récentes et la marche à suivre", écrit sur la messagerie en ligne Twitter le porte-parole du département d'État, Philip Crowley.

La chef de la diplomatie américaine a appelé le Premier ministre grec Georges Papandreou. Elle a également appelé le ministre indien des Affaires étrangères S.M Krishna, avec lequel elle a discuté des événements en Égypte et de "son dialogue récent avec le Pakistan", a indiqué M. Crowley. Avec le ministre des Affaires étrangères des Émirats Arabes Unis, Abdallah Ben Zayed al-Nahyane, Mme Clinton s'est entretenue de "l'Égypte, de son impact sur le Moyen-Orient et d'autres problème régionaux", selon M. Crowley.

AFP/VNA/CVN

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