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Félix Tshisekedi, le 10 janvier 2019 à Kinshasa. |
La Cour "proclame élu à la majorité simple président de la République démocratique du Congo Tshisekedi Tshilombo Félix", a déclaré le président de l'institution, Benoît Lwamba Bindu.
M. Tshisekedi, 55 ans, succède au chef de l’État sortant Joseph Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001. C'est officiellement la première transmission pacifique du pouvoir depuis l'indépendance de la RDC le 30 juin 1960.
Son adversaire, l'autre opposant Martin Fayulu, a immédiatement appelé la communauté internationale à "ne pas reconnaître un pouvoir qui n'a ni légitimité ni qualité légale", se proclamant "le seul président légitime". M. Fayulu avait dénoncé un "putsch électoral" du président sortant avec la "complicité" de M. Tshisekedi et revendiqué la victoire avec 61% des voix.
La Cour a validé tels quels les résultats provisoires annoncés le 10 janvier par la Commission électorale (Céni), donnant M. Tshisekedi vainqueur avec 38,5% des voix, devant Martin Fayulu (34,8%) et le candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary (23%). La plus haute juridiction du pays a rejeté le recours de M. Fayulu contre le résultat de la présidentielle du 30 décembre, en le considérant comme "non fondé".
Dans son arrêt, la Cour a estimé que M. Fayulu n'avait "pas apporté la preuve" que les résultats de la Céni n'étaient pas conformes à la réalité.
Le calendrier de la Céni prévoit normalement que M. Tshisekedi prête serment le 22 janvier, mais il n'est pas sûr du tout qu'il puisse être tenu. En confirmant M. Tshisekedi, la Cour constitutionnelle a pris le risque de provoquer un bras-de-fer entre le pouvoir congolais et l'UA.
Elle a décidé de passer outre aux injonctions des poids lourds de l'UA, qui avaient appelé jeudi à la "suspension" de la proclamation des résultats définitifs, parce qu'ils considéraient que ceux annoncés par la Céni étaient entachés de "doutes sérieux".
Cette prise de position de l'organisation continentale avait été dénoncée par le gouvernement et par les partisans de M. Tshisekedi comme une atteinte à la souveraineté de la RDC. Il reste maintenant à voir quelle sera l'attitude de l'UA, qui a annoncé l'envoi lundi 21 janvier à Kinshasa d'une délégation de haut niveau conduite par le président de sa Commission, le Tchadien Moussa Faki, et par son président en exercice, le chef de l'État rwandais Paul Kagame.
AFP/VNA/CVN