Trump propose un statut temporaire pour des immigrants en échange du mur

Le président américain Donald Trump a proposé samedi 19 janvier de prolonger des statuts temporaires pour environ un million de migrants qui risquent d'être expulsés des États-Unis, en échange du financement par le Congrès de son mur frontalier.

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Une personne se glisse à travers les barres métalliques marquant la frontière entre États-Unis et Mexique, le 18 janvier 2019 à Tijuana.
Photo: AFP/VNA/CVN

Cette offre, faite dans un discours télévisé solennel, vise selon M. Trump à "sortir de l'impasse" du blocage budgétaire des services fédéraux qui dure depuis près d'un mois. La chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait au préalable rejeté cette proposition dont la teneur avait été dévoilée par la presse.

Selon Mme Pelosi, ce qui est présenté comme une concession présidentielle n'est qu'une "compilation de plusieurs initiatives déjà rejetées par le passé et chacune inacceptable". Et Chuck Schumer, le leader de la minorité démocrate au Sénat, a déclaré que M. Trump avait lui-même dans le passé supprimé des protections pour les migrants qu'il propose à présent de protéger.

"Offrir des protections en échange du mur n'est pas un compromis mais une nouvelle prise d'otages", a tweeté M. Schumer. Les démocrates refusent d'accorder à M. Trump les 5,7 milliards de dollars qu'il exige pour réaliser le mur, sa promesse emblématique de campagne.

Le président républicain s'est notamment engagé à rallonger de trois ans un permis de séjour temporaire créé par Barack Obama et supprimé après son arrivée à la Maison Blanche, connu sous le nom de programme Daca. Cette mesure, dans un contexte de division politique extrême, profiterait à quelque 700.000 clandestins auto-baptisés "Dreamers" (rêveurs), entrés illégalement sur le sol américain avec leurs parents.

Statut de protection temporaire

M. Trump a aussi proposé de prolonger de trois ans un statut de protection temporaire (TPS) qui permet à environ 300.000 immigrants de travailler légalement sans titre de séjour. Ce statut avait été abrogé pour les ressortissants de plusieurs pays depuis l'arrivée au pouvoir de M. Trump.

Il a une nouvelle fois insisté sur l'angle sécuritaire d'une crise également humanitaire, accusant les caravanes de migrants d'Amérique centrale qui tentent d'entrer aux États-Unis d'y amener également de nombreux criminels et de vastes quantités de stupéfiants. Le président a parlé de "compromis fondé sur le bon sens", mais la première réaction des démocrates semblait indiquer que le "shutdown" avait toutes les chances de se poursuivre.

De nombreux musées, le zoo de Washington et des bâtiments fédéraux sont fermés depuis le 22 décembre 2018 à cause du "shutdown".
Photo: AFP/VNA/CVN

"Enlevons la politique de tout ça, mettons-nous au travail et trouvons un accord", avait dit auparavant M. Trump. Le New York Times a écrit samedi 19 janvier que les démocrates avaient rallongé d'un milliard de dollars leur offre précédente de 1,3 milliard pour la sécurité à la frontière, mais toujours sans argent pour le mur. L'intransigeance de part et d'autre jusqu'à présent provoque depuis le 22 décembre un "shutdown" partiel, une paralysie des administrations fédérales faute d'adoption de leur budget par le Congrès.

Quelque 800.000 fonctionnaires fédéraux sont affectés, placés en congé sans solde ou contraints de travailler mais sans être payés. Ils devraient tous recevoir leurs salaires à la fin du "shutdown" mais, en attendant, certains rencontrent de graves difficultés pour payer leurs factures, leurs remboursements de prêts ou tout simplement faire leurs courses alimentaires.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a salué une "décision courageuse" du président "pour rouvrir les administrations, sécuriser les frontières et agir de manière non partisane pour régler les questions actuelles sur l'imigration". Il a indiqué qu'il soumettrait la proposition présidentielle à la haute assemblée dès la semaine prochaine. Le texte sera ensuite discuté à la chambre basse, contrôlée par les démocrates.


AFP/VNA/CVN

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