"Je viens en Europe au nom de la nouvelle administration déterminée à fixer un nouveau ton à Washington et dans les relations de l'Amérique à travers le monde. Ce nouveau ton - enraciné dans des partenariats forts pour faire face aux défis communs- n'est pas un luxe. C'est une nécessité", a indiqué le vice-président américain Joe Biden dans son allocution.
Dans la première présentation hors des États-Unis de la politique étrangère et sécuritaire de l'administration du président Obama, Biden a souligné 2 points majeurs dans ce "nouveau ton", d'abord de développer de nouvelles relations transatlantiques, et deuxièmement, d'améliorer les relations Washington-Moscou à travers une coopération renforcée.
S'éloignant de l'inclination de l'administration Bush à l'unilatéralisme en traitant avec les alliés européens, Biden a indiqué qu'il est temps d'ouvrir un nouveau chapitre dans les relations transatlantiques. Il a promis que Washington écoutera "sincèrement" ses alliés européens et les consultera.
Les nouveaux gestes de Washington ont suscité des réactions positives en Europe. Gert Weisskirchen, un porte-parole socio-démocrate sur la politique étrangère de l'Allemagne, a indiqué dimanche qu'il est temps que les Américains affirment être disposés à écouter attentivement les opinions des Européens, ainsi que leur disponibilité à travailler conjointement avec les alliés européens pour aborder les menaces communes à travers le des actions communes.
Les relations entre Washington et Moscou se sont dégradées ces dernières années en raison des divergences sur l'élargissement de l'OTAN vers l'Est et le plan de déploiement d'un système anti-missile en Europe de l'Est. Biden a indiqué que l'Amérique espère diminuer la tension dans ses relations avec la Russie, et relancer la coopération dans la non-prolifération des armes nucléaires, le désarmement et le contrôle des armes. Il a aussi déclaré que les 2 parties peuvent garder leurs divergences tout en travaillant ensemble.
Appel au multilatéralisme
Les participants de la conférence de Munich, qui étaient au nombre de 350, partagent l'avis que face à la crise financière, au changement climatique et à d'autres défis, aucun pays ne peut régler les problèmes tout seul, estimant que la coopération multilatérale est nécessaire plus que jamais pour relever les défis. "Nous pensons que les alliances et organisations internationales n'ont pas diminué la puissance de l'Amérique, elles aident à renforcer notre sécurité collective, nos intérêts économiques et nos valeurs", a indiqué M. Biden. "L'Amérique a besoin du monde, juste comme le monde a besoin de l'Amérique", a-t-il dit.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a insisté sur un multilatéralisme efficace pour faire face aux menaces de sécurité globales. "Pour répondre aux menaces de sécurité globales d'aujourd'hui, la Stratégie de sécurité européenne demande un multilatéralisme efficace comme le chemin pour avancer", a indiqué M. Barroso.
Le président français Nicolas Sarkozy et le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère Javier Solana ont tous 2 appelé l'UE et les États-Unis à prendre au sérieux la proposition du président russe Dmitri Medvedev de modifier l'arrangement de sécurité en Europe, avec une participation multilatérale.
Les analystes estiment que le sommet du G20 sur la crise financière, prévu en avril à Londres, pourrait être un test pour savoir comment la collaboration multilatérale contribuerait au règlement du problème.
XINHUA/VNA/CVN