Colonisation : l'intransigeance d'Israël vivement critiquée

L'émissaire de l'ONU au Proche-Orient, Robert Serry, a jugé le 14 décembre devant le Conseil de sécurité que la décision d'Israël de ne pas renouveler le moratoire sur la colonisation était "un grave revers" tout en estimant que les discussions devaient continuer.

"Ceci est un grave revers et j'ai expliqué d'une façon très claire aux Nations unies (...) que nous continuerons de juger la colonisation illégale au regard de la loi internationale", a déclaré M. Serry à la presse. "Nous continuerons aussi de tenir Israël responsable au regard de la loi internationale", a-t-il dit, ajoutant que les deux parties, Israéliens et Palestiniens, devaient néanmoins poursuivre les négociations de paix.

"J'ai aussi souligné que l'an prochain serait une année cruciale, en particulier au vu des dates que les parties ont déterminées elles-mêmes", a-t-il dit en référence à la date de septembre 2011 que le président américain Barack Obama a fixée comme date butoir pour les négociations.

"Ce que le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu et le président (Mahmoud) Abbas ont dit en septembre tient toujours, à savoir qu'ils veulent un accord général d'ici-là", a dit M. Serry à l'issue de consultations du Conseil de sécurité. "Nous voulons des progrès très prochainement", a-t-il dit. "J'ai dit que l'an prochain, la crédibilité de ce processus politique et de ses parrains, y compris celle du quartette, serait en jeu", a-t-il conclu.

L'émissaire américain George Mitchell a présenté le 14 décembre au président Abbas les dernières "idées" de l'administration Obama pour sauver le processus de paix moribond avec Israël.

M. Mitchell, de retour dans la région pour exposer la nouvelle approche des négociations de paix annoncée par la secrétaire d'État, Hillary Clinton, a rencontré M. Abbas à Ramallah (Cisjordanie) après s'être longuement entretenu la veille avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Comme nous nous y attendions, il y a eu de très nombreuses difficultés, des obstacles et des revers", a reconnu M. Mitchell alors que les États-Unis ont échoué à obtenir d'Israël un nouveau gel de la colonisation, réclamé par les Pales- tiniens pour renouer le dialogue.

"Mais nous sommes déterminés à persévérer jusqu'à ce que nous parvenions à la conclusion que nous voulons tous : un État indépendant et viable de Palestine vivant côte à côte en paix avec Israël", a affirmé M. Mitchell, qui a qualifié la rencontre de "longue et fructueuse".

Face à la déconfiture diplomatique américaine, Mme Clinton a proposé de reprendre des négociations "indirectes" pour sortir le processus de paix de l'impasse, exhortant les deux parties à s'attaquer "sans retard" aux questions de fond.

Toutefois, selon un responsable palestinien, le président Abbas a réclamé, dans un message transmis à Mme Clinton, "des garanties américaines et des réponses à des demandes d'explication sur toutes éventuelles négociations, directes ou indirectes" . Parmi ces garanties, figure "un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est", dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État.

AFP/VNA/CVN

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