Climat : le compte à rebours débute à Copenhague

La négociation d'un accord contre le réchauffement climatique et d'un calendrier pour le traduire en traité contraignant, qui doit être soumis dans 24 heures aux chefs d'État, a formellement repris le 17 décembre à la mi-journée à Copenhague.

Les délégués de 193 pays sont désormais saisis de 2 textes rédigés par les responsables des Nations unies, portant sur les engagements à venir au titre de la Convention climat de l'ONU et sur l'ouverture d'une deuxième phase du protocole de Kyoto, à partir de 2013.

Les contraintes du protocole de Kyoto ne concernent que les 38 pays industrialisés dont l'Union européenne, qui l'ont ratifié.

Le futur accord de Copenhague reflètera cette double négociation.

"C'est très encourageant, nous avons (maintenant) une clarification du processus", a indiqué le plus haut responsable de l'ONU pour le climat, Yvo de Boer, très applaudi en plénière. "Tenez-vous bien et attention à la fermeture des portières, la voiture repart!", a-t-il lancé.

"On n'aura pas bouclé le texte complètement en une journée et demie", a expliqué la secrétaire d'État française à l'Écologie, Chantal Jouanno. "Il y aura certainement des points de blocage (...) que les chefs d'État vont sans doute pouvoir lever". "Il faudra de toutes façons un mandat pour traduire tout cela en engagements contraignants dans les 6 mois", a-t-elle précisé.

La question de la fixation d'un calendrier précis pour transformer l'accord de Copenhague en un traité légalement contraignant est considéré comme un des instruments-clé de mesure du succès ou de l'échec du rendez-vous de Copenhague.

Le 16 décembre, le Premier ministre britannique Gordon Brown s'est clairement prononcé pour "un traité contraignant d'ici 6 mois".

La veille, l'ancien vice-président américain et prix Nobel de la Paix Al Gore avait suggéré que la prochaine conférence climat, prévue à Mexico en novembre 2010, soit avancée à juillet pour permettre de boucler ce traité climatique au plus vite. Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen qui préside la conférence, a renoncé le 17 décembre à proposer un texte de sa délégation, dont les pays en développement soupçonnaient qu'il serait trop favorable aux pays riches. Cette perspective avait provoqué des incidents de procédure la veille, entraînant la suspension des négociations.

La fin de la conférence est officiellement prévue le 18 décembre, mais, selon la secrétaire d'État française à l'Écologie, Chantal Jouanno, les discussions pourraient se poursuivre le 19 décembre.

Enlisées depuis plusieurs jours, les négociations visant à limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 2° devaient reprendre jeudi vers 10h00 (09h00 GMT).

Le processus progresse "à pas d'escargot", a averti le Premier ministre australien Kevin Rudd. "C'est la nature de ce type de négociations, soit vous rentrez dans un mur, soit vous avez une percée juste à la fin", a-t-il expliqué.

Le président français Nicolas Sarkozy, qui s'est refusé à "envisager un échec", hypothèse "catastrophique" selon lui, devait prononcer un discours en fin d'après-midi, avant une conférence de presse conjointe avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

À moins de 48 heures de l'échéance, le Premier ministre indien Manmohan Singh a une nouvelle fois rappelé que l'Inde ne pourra pas accepter un traité contre le réchauffement qui l'empêcherait de sortir des millions de personnes de la pauvreté.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, arrivé le 16 décembre dans la capitale danoise, a insisté sur "la détermination" et "la sincérité" de son pays dans la lutte contre le changement climatique.

Les USA contribueront à une enveloppe de 100 mds USD/an

Les États-Unis "contribueront" à une enveloppe globale de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour la lutte contre le réchauffement dans le cadre d'un accord impliquant les principales économies, a annoncé le 17 décembre la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

"Dans le cadre d'un accord dans lequel toutes les principales économies engagent des actions significatives de réductions des émissions de gaz à effet de serre et apportent toute la transparence nécessaire sur leur mise en oeuvre, les États-Unis sont prêts à contribuer avec d'autres à la mobilisation de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020" pour lutter contre le réchauffement climatique, a déclaré Mme Clinton devant la presse.

Ce montant est celui que la Commission européenne a également jugé nécessaire pour répondre aux besoins d'adaptation des pays en développement aux impacts du changement climatique et d'atténuation de leurs émissions.

AFP/VNA/CVN

(18/12/2009)

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