Les gardes-frontières, pierre angulaire du processus d’alphabétisation

Depuis quelques années, le corps des gardes-frontières contribue à l’alphabétisation dans les régions frontalières et insulaires.Il a mobilisé 15 milliards de dôngs pour la construction de 67 écoles et salles de classe.

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Le Vietnam compte 44 provinces frontalières, composées de 1.077 communes et de 227 districts. La plupart des huit millions d’habitants qui y résident appartiennent à des ethnies minoritaires. Quelque 50.000 personnes sont analphabètes, dont des responsables de villages. Plus de 1.000 salles de classe de fortune sont encore recensées.

L’une des causes de ce manque de formation sont les conditions climatiques difficiles, qui influent sur la fréquentation des cours dispensés pour remédier à ce problème. À quoi s’ajoute le taux d’abandon de l’école, élevé. Sans compter que les habitants vivent essentiellement dans des villages éloignés de l’école, ce qui complique l’organisation des cours.

Un garde-frontière enseigne aux élèves des ethnies minoritaires dans le district d’Ea Sup, province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre).
Photo : Duong Giang/VNA/CVN

La plupart des régions montagneuses et insulaires disposent d’une économie moins développée que les autres régions du pays. Les conditions de vie des habitants y sont encore dures. Ceux dont le niveau de formation dépasse la moyenne gagnent un salaire indispensable pour que leur famille puisse vivre. De plus, plusieurs ethnies maintiennent des us et des coutumes arriérés. Ils n’utilisent que peu le vietnamien, préférant leur propre langue.

En outre, peu de membres des ethnies minoritaires habitant dans des régions reculées ont pris conscience de la nécessité de savoir lire et écrire. Les inciter à suivre des cours n’est pas aisé. Enfin, en raison du mode de vie nomade d’une partie de ces habitants, recenser le taux d’analphabètes n’est pas évident. Les techniques utilisées pour les encourager à suivre des cours et à en organiser ne correspondent pas à leur manière de faire et de penser. Encore moins les méthodes pédagogiques.

Rôle prépondérant des gardes-frontières

Mettant en œuvre la décision du gouvernement d’impliquer l’ensemble de la société pour augmenter le taux d’alphabétisation, le Commandement des gardes-frontières a signé un programme de coopération avec le ministère de l’Éducation et de la Formation. Le but : fournir des ressources humaines et matérielles, et notamment des cadres, pour améliorer le niveau d’éducation dans les régions frontalières et insulaires. Le corps des gardes-frontières a donc mobilisé 15 milliards de dôngs pour la construction de 67 écoles et salles de classe. Il va donc sans dire qu’ils prennent activement part à l’alphabétisation.

Leur tâche les amène à dialoguer avec les chefs et patriarches de villages ainsi qu’avec les responsables des écoles, des associations d’encouragement aux études, des associations de femmes, des organisations de la jeunesse, des dignitaires religieux. Ils rencontrent individuellement chaque illettré pour le convaincre de participer aux cours.

Ils essaient aussi de convaincre les localités et les secteurs concernés de construire des écoles et des salles de classe, de fournir des tables et du matériel scolaire, ainsi que d’offrir des bourses aux élèves doués qui sont en situation difficile.

Les gardes-frontières demandent également aux localités de mettre à disposition des fonds aux familles pauvres pour qu’elles puissent envoyer leurs enfants à l’école. L’exemple des élèves en difficultés ayant de brillants résultats devrait être mis en avant.

Les groupes de gardes-frontières chargés de la culture ont élaboré plusieurs spectacles basés sur les caractéristiques folkloriques traditionnelles de chaque région pour donner aux habitants le goût des études.

Grâce à la mise en place de plusieurs mesures et aux efforts des gardes-frontières, des autorités locales et des enseignants, la prise de conscience des habitants des ethnies minoritaires dans les régions frontalières et insulaires s’est améliorée.

Les habitants analphabètes participent plus volontiers aux cours. Le nombre d’enfants en âge d’être scolarisés et fréquentant effectivement les bancs de l’école a augmenté. Les parents s’intéressent davantage aux études de leurs enfants. Ils les soutiennent en donnant de leur temps et de leur argent pour construire des écoles, des salles de classe ou pour fabriquer des tables et des chaises.

Grâce aux efforts des gardes-frontières, le nombre d’enfants en âge d’être scolarisés et fréquentant effectivement les bancs de l’école a augmenté
Photo : Duong Giang/VNA/CVN

Les gardes-frontières soutien-nent encore les autorités locales dans les enquêtes qu’elles mènent sur l’état es écoles et les besoins en enseignants dans les communes et les hameaux frontaliers. Ils les aident à élaborer les programmes d’études et le plan d’encouragement à la formation.

Toutes ces actions témoignent de la volonté des gardes-frontières d’aider les habitants des ethnies minoritaires. Gage de l’efficacité du programme de coopération mis en place avec le secteur de l’éducation et de la formation.

Davantage de flexibilité dans les cours

Si tout le monde tire à la même corde, les régions frontalières et insulaires sont encore confrontées à des difficultés dans le domaine de l’éducation. Pour les gommer, les tâches confiées aux gardes-frontières seront élargies. L’accent sera mis sur la communication concernant la nécessité d’apprendre à lire et à écrire. L’organisation de cours d’alphabétisation devra être plus flexible et plus diversifiée. Ce n’est qu’ainsi que l’économie de ces régions pourra se développer, les populations se sédentariser et la pauvreté baisser.

Outre la construction d’écoles, d’internats et de logements de fonction pour les enseignants, des récompenses doivent être offertes aux enseignants ainsi qu’aux cadres du secteur de la formation et des gardes-frontières. Des forces vives indispensables au processus d’alphabétisation.


Huong Linh/CVN

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