Changement climatique : vers un accord politique à Copenhague

Les dernières négociations multilatérales avant le rendez-vous final de Copenhague laissent encore beaucoup d'incertitudes sur l'ambition du futur accord contre le changement climatique.

"Il nous faut d'avantage de mouvement, les gouvernements ont jusqu'à Copenhague pour annoncer clairement leurs engagements", a prévenu le 6 novembre le secrétaire exécutif de la Convention climat de l'ONU, Yvo de Boer, en clôture de la session, interpellant les pays industrialisés qui n'ont pas encore annoncé de combien ils entendaient réduire à moyen terme leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d'un accord international.

À un mois jour pour jour de la conférence (7-18 décembre), il visait plus particulièrement les États-Unis, même s'ils ne sont pas les seuls. "Nous savons que les autres attendent des chiffres de notre part (...). C'est tout à fait possible, mais la décision n'a pas encore été prise", a répondu le chef de la délégation américaine Jonathan Pershing, en rappelant que la loi climat était toujours en discussions au Sénat.

L'Union européenne (UE) elle aussi s'impatiente : "Chacun doit gérer ses affaires intérieures et nous savons aussi que les États-Unis ont rejoint tardivement ce processus. Mais il est essentiel d'avoir des chiffres concrets et qui puissent être légalement contraignants", a remarqué le représentant suédois, Anders Turesson, dont le pays préside actuellement l'UE.

Ce flou sur les chiffres, qui concerne aussi le financement du futur accord, indispensable pour garantir une transition économique vers un développement propre et aider les plus vulnérables à s'adapter aux changements climatiques et à leurs conséquences, irrite les pays en développement.

Pour le Soudan, au nom du G77 (130 pays), l'absence de progrès est "inacceptable", alors que le groupe africain avait bloqué en début de semaine la négociation en exigeant des réductions d'au moins 40% des émissions des pays du Nord en 2020.

Les pays du Sud rappellent que ce qui se joue à Copenhague, c'est le sort de leurs populations et aussi leurs capacités de développement futur.

Leur crainte de voir les pays industrialisés sortir du Protocole de Kyoto, dont les premiers engagements expirent fin 2012, s'est ravivée avec les débats informels sur la nature légale du futur accord qui ont agité toute la semaine les couloirs de la conférence.

Jeudi dernier, le représentant de la Commission européenne (CE) a espéré qu'un traité légalement contraignant puisse être bouclé "dans les 3 à 6 mois".

"Ce qui compte, ce sont les engagements à Copenhague. Ensuite on verra comment on les présente", relativise l'ambassadeur de France pour le Climat, Brice Lalonde. "Mais il faudra à Copenhague fixer une date-butoir pour graver l'accord dans le marbre d'un traité international, sans doute un nouveau protocole".

La force de l'accord devra donc reposer sur la signature des chefs d'É tat et de gouvernement, dont une quarantaine à ce jour ont annoncé leur présence à Copenhague pour la fin des travaux, selon M. De Boer.

AFP/VNA/CVN

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