Canada : l'intérêt pour le français hors Québec plus fort que jamais

L'intérêt des Québécois francophones pour la cause des francophones hors-Québec atteint des sommets, à en croire la réaction du président de l'Assemblé de la francophonie de l'Ontario (AFO), Denis Vaillancourt, à un récent sondage.

Il s'est dit "surpris" d'apprendre que près de 80% des Québécois francophones sont en accord avec l'idée que le Québec devrait s'intéresser à la protection de la langue française dans les communautés francophones hors du Québec. Il s'agit, selon lui, d'un renversement de la tendance, après plusieurs années d'indifférence.

"Je suis heureux de voir ça, c'est une nouvelle tendance", estime Denis Vaillancourt. L'intérêt renouvelé des derniers gouvernements à l'Assemblée nationale du Québec -tant péquistes que libéraux- explique selon lui, du moins en partie, que la population du Québec tend maintenant une oreille plus attentive à leurs homologues des autres provinces.

Mais il resterait tout de même encore un long chemin à parcourir avant qu'une majorité de Québécois ne reconnaisse "l'ampleur" et la "vigueur" des communautés franco-ontariennes.

"Possiblement que plus on va vers l'est du Québec, moins monsieur et madame Tout-le-monde est au courant que nous sommes aussi présents", soutient-il.

Le sondage La Presse - Angus Reid réalisé les 9 et 10 février portant sur la question de la langue révèle que les Québécois sont de loin les plus motivés à parler les deux langues officielles, avec 84%. Ironiquement, ils sont aussi les moins nombreux à croire qu'ils habitent un pays bilingue. Seulement 45% d'entre eux estiment que le Canada est bilingue, alors que c'est l'avis de 70% des Ontariens.

Unis pour la francophonie

Il est grand temps que les Québécois et les Franco-ontariens se mettent à travailler ensemble pour la "survie de la francophonie d'Amérique", plaide Denis Vaillancourt.

"Je crois que le Québec a tout intérêt à s'intéresser aux communautés francophones hors Québec et vice-versa, affirme-t-il. Quand on parle de créer un espace francophone en Amérique et de valoriser la langue, on ne peut pas ne pas être allié pour y parvenir."

Sur la question de la loi 101, Denis Vaillancourt se range du côté de la majorité des Québécois.

"Je ne suis pas d'accord avec la position de Maxime Bernier", laisse-t-il tomber. "Le Québec a besoin de sa loi 101 pour rappeler que le fondement de la province est francophone."

Il met en garde les Québécois, qui ont tendance à se fier à la loi 101 un peu trop à son goût pour la sauvegarde de leur langue.

Contrairement à la majorité des Québécois, Denis Vaillancourt croit fermement que son pays est bilingue, mais comme ses homologues de la belle province, il refuse que sa langue "soit reléguée au rang du multiculturalisme, comme c'est souvent le cas dans les provinces de l'ouest."

"Je crois fermement que le Canada est né de deux peuples fondateurs égaux", argue-t-il.

D'après Guillaume St-Pierre

(Le Droit)

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