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La nouvelle présidence de la Conférence régionale des Recteurs en Asie-Pacifique (C2R-AP), nouveau statut remplaçant la CONFRASIE à partir de ce mandat. |
Photo : AUF/CVN |
La 14e Assemblée générale des Recteurs des établissements de l'AUF (Agence universitaire de la Francophonie) en Asie-Pacifique (CONFRASIE) s’est déroulée le 12 octobre 2023 à Phnom Penh, s'inscrivant dans la série d’évènements célébrant le trentenaire de la présence en Asie-Pacifique de ce plus grand réseau universitaire.
À cette occasion exceptionnelle, l’AUF a rendu public sa nouvelle stratégie qui propose le nouveau format de la CONFRASIE. À partir de ce mandat, la CONFRASIE sera remplacée par la C2R-AP (Conférence régionale des recteurs en Asie-Pacifique), qui deviendra désormais une dénomination "labélisante et générique".
Suite au scrutin démarré entre la mi-août et le début septembre, la nouvelle présidence a été élue et le résultat a été annoncé lors de cette conférence. Le recteur de l’Université de médecine Pham Ngoc Thach à Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Thanh Hiêp, est devenu le président de ce nouveau format de la C2R-AP.
Le Prof. associé-Docteur Nguyên Thanh Hiêp, recteur de l’Université de Médecine Pham Ngoc Thach à Hô Chi Minh-Ville. Photo : CTV/CVN |
Le plus jeune docteur en médecine du Vietnam n’a pas caché son enthousiasme et ses ambitions de renforcer la connexion intra-régionale et inter-régionale des universités-membres de l’AUF, lors d’une interview exclusive accordée au Courrier du Vietnam, dès qu’il a reçu son nouveau mandat.
Pourriez-vous nous informer des actions prioritaires de la C2R-AP durant votre mandat ?
La nouvelle présidence de la C2R-AP, pour le mandat 2023-2025, poursuivra les résultats obtenus lors des éditions précédentes de la CONFRASIE. D’une durée limitée de deux ans, ce mandat devra apporter un essor stratégique dans la consolidation du réseau universitaire francophone en Asie-Pacifique, tout en valorisant les atouts des établissements membres de l’AUF.
En outre, nous donnons priorité au partenariat stratégique avec les autres régions, pour d’une part partager nos expériences et d’autre part accueillir des contributions de nos partenaires. Autrement dit, nous soulignons la coopération mutuelle pour le développement commun.
S’agissant de la manière de mise en place, il faut une étroite collaboration entre l’université, le gouvernement et les entreprises. Les universités réunissent des ressources humaines scientifiques et de recherche de haute qualité. Les projets intéressant ces trois acteurs procureront certainement une meilleure efficacité. Cela est aligné avec l’objectif de l’AUF qui rassemble la force du monde scientifique afin de créer des produits propices au développement socio-économique.
L’Université de médecine Pham Ngoc Thach à Hô Chi Minh-Ville a tissé et maintenu une relation partenariale de longue date avec l’AUF. Comment cette coopération a-t-elle évolué au cours de ces trois décennies ?
Je suis chanceux d’avoir été élu président de la C2R-AP de l’AUF pour ce mandat et je tiens à adresser mes remerciements au soutien de l’AUF et aussi de ses universités membres. Il s’agit du fruit de la coopération entre notre établissement et l’AUF depuis les premiers jours où ce dernier a mis ses pas en Asie-Pacifique en 1993.
Cette année marque le trentenaire de la présence de l’AUF dans la région, et aussi le 29e de la signature officielle de notre coopération bilatérale. Mais avant cette signature, nous avions tissé une bonne relation avec les partenaires francophones depuis notre fondation en 1989 par feu le Prof. Duong Quang Trung, aussi membre de l’Académie nationale de chirurgie de la France. Depuis, nous avons maintenu un étroit partenariat avec les universités en France et en Belgique. Les programmes de coopération focalisent sur les formations des enseignants et chercheurs, les activités de recherche, et récemment sur la gouvernance universitaire. Cette dernière joue un rôle important pour le système d’enseignement supérieur du Vietnam.
Dans le contexte où le Vietnam s’intègre plus largement et plus profondément à l’international, une reconnaissance mondiale des formations est indispensable, ce qui nécessitera des techniques de gouvernance universitaire plus moderne, plus autonome, en conformité avec les normes internationales. Ainsi, les diplômés desdites formations disposeront de meilleures opportunités afin de s’épanouir, puis de devenir des citoyens du monde.
Toutes ces activités font preuve de la participation active de l’Université de médecine Pham Ngoc Thach à la Francophonie. Au fil des années, ces partenariats ont considérablement contribué au développement de notre université spécialisée dans le secteur de la santé.
La délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam en général et les universités belges francophones en particulier sont les partenaires de longue date de l’Université de médecine Pham Ngoc Thach. |
Photo : WB/CVN |
Dans les temps à venir, nous espérons que le dynamisme, l’initiative et la coordination au sein du réseau des universités membres de l’AUF, la solidarité entre le Vietnam et les pays de la région dont le Cambodge et le Laos, aboutiront à de nombreux projets au service de la société et des habitants.
Comment promouvez-vous l’enseignement du français à l’université ?
Depuis l’adhésion à l’AUF, nous maintenons et même intensifions l’enseignement de la langue française. Nous organisons régulièrement des classes de langue spécialisée en médecine. En particulier, la soutenance des mémoires de fin d’études pour les étudiants des filières universitaires francophones (FUF) se fait toujours en français. Les étudiants ont l’occasion de pratiquer le français et les enseignants, eux-mêmes, ont des opportunités de renforcer leurs compétences. Nous croyons que ces bagages linguistiques faciliteront et ouvriront pour nos étudiants de nouvelles occasions de faire des études à l’étranger, surtout dans les universités francophones.
Vous avez poursuivi vos études de master et de doctorat en France. Pourriez-vous nous parler de votre attachement à la langue de Molière, ainsi qu’à la Francophonie ?
Je me sens chanceux d'avoir pu poursuivre mes études à l’Université de médecine Pham Ngoc Thach en 1994. C’était aussi la première année où notre école a adhéré à l’AUF. J’ai participé à divers programmes et activités de la Francophonie. Diplômé en 2000, j’ai obtenu la bourse de l’AUF pour les études de master en France, et puis la bourse du gouvernement français et de l’Université de Bordeaux II pour des études de doctorat.
Et la chance m’est encore arrivée quand je suis devenu le plus jeune docteur en médecine du Vietnam à l’époque. C’est la langue française qui m’a conduit à tous ces résultats et ces succès obtenus tout au long de ma carrière. Il est indéniable que l’AUF apporte très belles opportunités aux étudiants francophones vietnamiens. Ils pourront s’épanouir et récolter des réussites grâce au soutien de l’AUF et contribueront aussi au développement de leur université et de leur pays.
Propos recueillis par Hông Anh/CVN