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"Nous allons nous attaquer à des réformes dans le secteur de la défense, de la justice et aussi dans le secteur économique", a lancé M. Zida, également ministre de la Défense, annonçant "plein de réformes" pendant l'année que doit durer la transition avant des élections démocratiques prévues en novembre 2015.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, dans son costume de nouveau Premier ministre du Burkina-Faso, le 24 novembre, à Ouagadougou |
"Dans ce pays, il y a eu tellement de corruption, de passe-droits", a ajouté l'ancien numéro 2 de la garde présidentielle de Blaise Compaoré, renversé par la rue le 31 octobre après 27 ans au pouvoir.
À changement de régime, changement d'allure vestimentaire : Isaac Zida, vêtu auparavant d'un éternel treillis et toujours coiffé d'un béret rouge depuis sa prise en main du Burkina il y a trois semaines, s'est présenté en civil.
Les trois autres militaires devenus ministres ont également délaissé l'uniforme.
Le colonel Auguste Denise Barry, l'un des bras droits de M. Zida, nommé ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité (Intérieur), a prononcé dès sa prise de fonction la levée du couvre-feu, que l'armée avait imposé le 30 octobre, à la veille de la démission de Blaise Compaoré.
Avec le portefeuille des Mines, essentiellement de l'or qui représente l'une des principales sources de devises du Burkina, les militaires tiennent des postes déterminants.
Élégant dans son costume bleu, le nez chaussé de fines lunettes, le Premier ministre et ministre de la Défense a réuni le conseil à 10h00 (locales et GMT) à Kosyam, le palais de la présidence, pour une rencontre d'une heure. Il en est ressorti remonté contre l'ancien régime.
"Le plus urgent, c'est de régler les dossiers pendants en justice" car "il y a eu des attitudes visant à tordre le cou des lois", a lancé le Premier ministre, relayant le président Michel Kafando, qui, dès son investiture vendredi 21 novembre, annonçait des sanctions contre le clan Compaoré.
AFP/VNA/CVN