>>Nucléaire iranien : les chances d'un accord complet s'amenuisent
Six jours de tractations ininterrompues n'ont pas permis de réduire les écarts de position sur l'enrichissement d'uranium et les sanctions, les deux clés d'un accord qui mettrait fin à douze ans de controverse entre l'Iran et les grandes puissances.
Le secrétaire d'État américain John Kerry (gauche) serre la main de son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, le 23 novembre à Vienne. |
Le délai pour négocier court jusqu'à lundi minuit 24 novembre, et chaque partie promet de l'utiliser au mieux, sans renoncer à l'espoir d'un règlement politique. "Nous nous concentrons sur un dernier effort, un grand effort (lundi le 24 novembre) matin", a assuré Philip Hammond, le ministre britannique des Affaires étrangères : "Bien sûr, si nous n'y parvenons pas, nous regarderons comment avancer ensuite." Cet "ensuite" a déjà commencé pendant le week-end.
L'Américain John Kerry et l'Iranien Mohammad Javad Zarif, qui ont multiplié la tête à tête, ont abordé ensemble les différents scénarios sur la meilleure manière de poursuivre la négociation, a rapporté une source iranienne. Les États-Unis ont également admis travailler sur l'hypothèse d'une prolongation dont la durée est inconnue, même si une source iranienne a parlé de "six mois ou un an."
L'option d'une prolongation est lourde de périls politiques pour le président modéré iranien Hassan Rohani et pour son homologue américain Barack Obama, tous deux aux prises avec ce que l'analyste Kelsey Davenport, interrogée par l'AFP, appelle "les durs qui, à Washington comme à Téhéran, veulent saboter l'accord".
La communauté internationale exige que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin d'exclure tout débouché militaire. Téhéran, qui soutient que son programme nucléaire est strictement pacifique, revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques qui l'asphyxient.
Les deux parties négocient en vertu d'un accord intérimaire conclu à Genève en novembre 2013. Prolongé une première fois en juillet, l'accord de Genève prévoit le gel d'une partie des activités nucléaires de l'Iran contre une levée partielle des sanctions internationales.
Le proroger "serait le moindre mal", selon la source iranienne, expliquant que le pire serait "un climat de confrontation avec une escalade de part et d'autre. Par exemple, qu'on réponde à de nouvelles sanctions par un développement du programme nucléaire".
AFP/VNA/CVN