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Des prototypes de parois sont exposés à San Diego (Californie, Ouest) dans le cadre du projet de contsruction d'un mur anti-immigraton à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. |
Signe du suspense persistant, au moment où Trump fête son premier anniversaire à la Maison Blanche, un compte-à-rebours figurait toujours en bonne place sur l'écran de la chaîne d'information en continu CNN, même après l'adoption à la Chambre d'une extension de quatre semaines du Budget, jusqu'au 16 février, par 230 voix contre 197.
Date butoir pour éviter la paralysie des administrations fédérales : vendredi soir 19 janvier à minuit. Le Sénat doit d'ici là voter à son tour une telle mesure, au risque de provoquer un "shutdown" : la fermeture d'un grand nombre d'agences fédérales. Ce serait la première fois depuis octobre 2013, quand des centaines de milliers de fonctionnaires s'étaient retrouvés au chômage technique pendant plus de deux semaines.
Or les républicains n'étaient toujours pas certains jeudi 18 janvier en fin de soirée de pouvoir compter sur les 60 voix nécessaires, sur 100 sénateurs.
"Pays en otage"
À la Chambre, la majorité républicaine a promis que l'extension budgétaire adoptée permettrait notamment le financement des forces armées. Elle a offert en échange à la minorité démocrate la pérennisation d'un programme public d'assurance maladie pour les enfants pauvres (Chip), désormais engagé pour six ans.
"La Chambre a pris la bonne décision pour nos hommes et femmes en uniforme ET pour les millions d'enfants qui bénéficient du Chip", s'est félicité le président de la Chambre, le républicain Paul Ryan, dans un message sur Twitter.
Après une journée de tractations intenses, ce dernier a finalement réussi à rallier une partie de la frange radicale des élus républicains, opposée à toute concession sur les questions d'immigration.
"Les démocrates du Sénat vont-ils aussi prendre la bonne décision, ou vont-ils provoquer une fermeture du gouvernement?", a ajouté Paul Ryan.
Les Américains font face à une "véritable situation d'urgence" avec la perspective d'un "shutdown", a renchéri au Sénat le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell, accusant le leader de la minorité démocrate, Chuck Schumer, de vouloir "tenir le pays en otage".
Mais ce dernier a refusé d'endosser cette responsabilité. Les républicains tentent "de rejeter la faute mais ça ne va pas marcher", a-t-il déclaré au Sénat. "Nous devons nous asseoir ensemble autour de la table pour résoudre cela, avec le président ou sans lui".
"Pas de mur, pas d'accord"
Donald Trump avait exhorté jeudi 18 janvier la Chambre à voter "le projet de loi de financement du gouvernement ce soir. Si important pour notre pays". "Notre armée en a besoin", avait-il martelé tout en reconnaissant "possible" la perspective d'une paralysie de l'État fédéral vendredi 19 janvier à midi, en rejetant lui aussi la faute sur la minorité démocrate.
Au-delà d'une mesujre provisoire, la majorité républicaine souhaite voir adopter un budget 2018 qui dope les dépenses militaires, une promesse de campagne de M. Trump qui estime les forces armées sous-équipées après plus de 16 ans de guerre ininterrompue.
En échange de ses voix, la minorité démocrate veut, outre le financement à long terme du "Chip", régler le sort de 690.000 "Dreamers". Ces jeunes, arrivés clandestinement aux États-Unis quand ils étaient enfants, sont à la merci d'une expulsion après l'abrogation du programme Daca datant de l'administration Obama qui leur offrait un statut de résident temporaire.
Les républicains sont globalement d'accord pour régulariser les "Dreamers". Mais Donald Trump exige aussi le financement du mur promis à la frontière avec le Mexique, ainsi que d'autres mesures anti-immigration, dont la fin de ce qu'il appelle "l'immigration en chaîne" (le regroupement familial) et la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes. "Pas de mur, pas d'accord", a encore clamé le président jeudi 18 janvier sur Twitter.
AFP/VNA/CVN