Bruxelles dévoile son projet de super gendarme financier

Confier à un puissant gendarme la surveillance d'une large partie des acteurs financiers de l'UE : c'est la mesure phare d'un projet dévoilé jeudi 4 novembre par Bruxelles qui pourrait bouleverser la régulation financière du continent, en quête d'autonomie face aux États-Unis.

>> Fiscalité : Bruxelles abandonne des enquêtes contre Amazon, Fiat et Starbucks

>> Bruxelles propose des frais de 2 euros sur chaque petit colis entrant dans l'UE

>> L'économie allemande traverse "sa crise la plus profonde" de l'après-guerre

La Commission européenne a souhaite confier à l'autorité européenne des marchés financiers Esma des pouvoirs renforcés en matière de régulation financière notamment pour les cryptomonnaies.
Photo : AFP/VNA/CVN

La Commission européenne a détaillé une série de propositions visant à confier à l'autorité européenne des marchés financiers Esma, une agence ayant pour l'instant un simple rôle de coordination, des pouvoirs renforcés au détriment des régulateurs nationaux.

Un premier pas vers la création d'un marché des capitaux européen unifié, à même de rivaliser avec les autres puissances financières mondiales, selon Bruxelles.

"Ne pas agir ne mènera qu'à une voie : une Europe qui investit trop peu, croît trop lentement et se fait distancer sur le plan géopolitique", a déclaré la Commissaire aux Services financiers Maria Luis Albuquerque, lors d'une conférence de presse.

Le projet envisage de transférer à l'Esma la supervision et l'octroi des licences d'exercice pour les prestataires de services liés aux cryptomonnaies. Ce rôle revient pour le moment aux autorités nationales, mais certains États sont accusés d'être trop laxistes.

L'Esma a relevé des manquements à Malte, où le secteur est florissant, et qui s'oppose logiquement à toute centralisation.

L'institution aurait aussi la charge de surveiller toutes les infrastructures de marchés "significatives", c'est-à-dire ayant une taille suffisamment importante ou des activités transfrontalières.

Cela concernerait les places boursières, mais aussi les chambres de compensation qui servent d'intermédiaire pour sécuriser et réaliser des transactions, ou les dépositaires centraux qui les enregistrent.

L'Esma aurait enfin "rôle de surveillance renforcé" des "grands groupes de gestion d'actifs". Elle pourrait aller jusqu'à suspendre les permis européens des fonds en cas de manquement grave de leur gestionnaire et d'inaction des autorités locales.

Pour assurer ces missions, l'Esma, qui réunit les représentants des autorités nationales avec un rôle surtout consultatif, serait dotée d'un nouvel exécutif indépendant, avec des pouvoirs renforcés.

Le projet pourrait provoquer un vif débat entre Etats membres.

Si la France pousse pour donner plus de pouvoir à l'Esma, basée à Paris, le Luxembourg, place forte de la gestion d'actifs en Europe, tient à conserver une régulation nationale adaptée aux demandes locales.

L'Allemagne qui cherche à préserver la place de Francfort, se dit favorable "à un renforcement de la convergence", mais veut que cela "apporte une valeur ajoutée", a indiqué son ministère des Finances à l'AFP avant la publication de cette proposition.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top