Égypte : des manifestants bloquent l’administration

Des manifestants ont bloqué le 7 février l'accès des fonctionnaires à un édifice gouvernemental situé sur la place Tahrir au Caire devenue un symbole de la contestation en près de deux semaines de révolte pour exiger le départ du président Hosni Moubarak.

Le 6 février, les groupes de jeunes à l'origine du mouvement ont annoncé la formation d'une coalition et assuré qu'ils ne quitteraient pas la place Tahrir tant que le président n'aurait pas démissionné.

Dans la mégalopole de 20 millions d'habitants, la vie reprenait doucement son ours, de nombreux commerces et banques ouvrant à nouveau leurs portes, et la circulation sur les routes et ponts étant rétablie.

Des manifestants ont toutefois empêché le 7 février des fonctionnaires d'accéder à la "Mugama", en se postant aux entrées du bâtiment, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des protestataires ont affirmé avoir arrêté un homme voulant mettre le feu à ce symbole de l'État, pour ensuite imputer l'acte aux manifestants et discréditer le soulèvement populaire. L'homme a été remis à l'armée.

Certains des manifestants ont passé une nouvelle nuit sous des bâches autour de chars de l'armée qui bloquent des accès de la place Tahrir, de crainte de voir les militaires manoeuvrer et laisser l'accès aux partisans du président Moubarak ou faire partir les manifestants.

Par ailleurs, des hommes inconnus ont tiré le 7 février quatre roquettes sur une caserne de police dans la ville égyptienne de Rafah, située à la frontière de Gaza, faisant un blessé, a indiqué une source sécuritaire.

Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat qui avait commis cette attaque ou si elle était liée au mouvement de contestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.

Les Frères musulmans, première force d'opposition, se sont joints le 6 février à un dialogue politique national, avec d'autres groupes d'opposition, pour chercher une issue à la crise provoquée par les manifestations incessantes depuis le 25 janvier.

C'était la première fois en un demi-siècle que le pouvoir et les Frères musulmans discutaient publiquement.

Les participants à ce "dialogue national" se sont mis d'accord sur " une transition pacifique du pouvoir basée sur la Constitution", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Magdi Radi.

Mais les Frères musulmans ont aussitôt dénoncé l'insuffisance des réformes proposées. "Ce communiqué est insuffisant", a déclaré Mohamed Mursi, haut responsable des Frères musulmans.

Il y a eu "consensus" sur "la formation d'un comité qui comptera le pouvoir judiciaire et un certain nombre de personnalités politiques, pour étudier et proposer des amendements constitutionnels (...) avant la première semaine de mars", a expliqué M. Radi, ajoutant que le texte appelait aussi à la levée de l'état d'urgence en vigueur en Égypte depuis 1981.

Le président américain, Barack Obama, a réitéré le 6 février son souhait de voir engager "immédiatement" une transition "ordonnée" et "significative" qui mène à l'avènement d'un "gouvernement représentatif" en Égypte, une pression relayée par de nombreuses capitales.

Le 6 février, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a répondu que son pays refusait les "diktats" de l'étranger. Dans un communiqué, son ministère a de plus accusé, sans les nommer, des diplomates étrangers d'avoir "tenté de faire entrer des armes et des appareils de télécommunications dans des valises diplomatiques".

AFP/VNA/CVN

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