Bienvenue chez nous !

Que de fois, au hasard d’une balade, des invitations spontanées à prendre le thé m’ont amenée au cœur de foyers vietnamiens. L’hospitalité vietnamienne, c’est ouvrir sa porte à un parfait inconnu, afficher un grand sourire et partager une boisson ou un repas.

>> À la mode, à la mode

>> Miroir vietnamien

>> Les gens de ce pays

Les Vietnamiens sont amicaux et ouverts, qualités qu’ils apprécient également chez les autres.
Photo : CTV/CVN

L’exiguïté, la simplicité et souvent l’ordre des lieux faisaient d’énormes différences avec les maisons de chez-nous, à Québec, au Canada. Je découvrais que les espaces de rangement tout comme les petits coins coquets qui ne servaient qu’à donner du charme ou à impressionner les visiteurs s’avéraient un luxe qu’elles ne pouvaient généralement pas s’offrir. En n’accueillant que les gens de leur choix, ces femmes se mettaient à l’abri du jugement. Elles se savaient déjà bien exposées à cette plaie sur d’autres points… inutile d’en ajouter ! De mon côté, j’étais flattée mais surtout touchée d’être considérée comme une invitée de marque.

“Invitations-surprises”

Plus touchantes encore, furent les “invitations-surprises” que j’eus la chance de vivre. Un soir, lors d’une balade dans le Nord du pays, ma belle-sœur et moi avions fait escale dans un petit village de rien du tout. En attendant l’heure du souper, nous goûtions avec plaisir la seule activité accessible pour nous : flâner dans l’unique rue du patelin en “placotant” avec notre guide. Une dame nous a appelées pour nous offrir le thé sous le toit de sa maison d’été. Ne nous restait que le choix d’accepter.

Après la visite, nous avons mentionné à notre guide notre malaise de nous retrouver dans ces foyers un peu comme des voyeurs affamés de la misère des autres. Surpris par ces remarques, il mentionna la fierté que cette dame avait éprouvé de recevoir des étrangères et faire état de sa richesse : de beaux enfants, un mari qui travaillait, une maison d’hiver et une pour l’été, etc. J’en prenais une forte leçon. Elle se réjouissait de partager son bonheur qui m’avait paru, au premier abord, un état pitoyable de pauvreté en comparaison au style de vie auquel j’étais habituée. Pourtant, le bonheur qu’elle rayonnait se voulait authentique et tissé de simplicité et de moments présents.

Au cœur de l’hospitalité vietnamienne résident des valeurs profondément enracinées telles que la générosité, la gentillesse, le respect et l’attention portée aux autres.
Photo : VNA/CVN

Puis, prenant le sentier de l’école du village, nous sommes allés saluer les enfants des classes de touts-petits. Surpris d’abord de l’allure des deux voyageuses “aux cheveux jaunes”, ils se cachaient les uns derrière les autres pour mieux observer à la dérobée. J’entrepris alors de leur montrer une petite chanson mimée. Les rires, comme des feux d’artifices, arrosaient d’une rumeur de gaieté la fin de la comptine. Ils en redemandaient. En soirée, tous les enfants que nous croisions dans le village avec leurs parents montraient du doigt les deux visiteuses bizarres mais amusantes. lls avaient eu la chance unique de les côtoyer de près et de chanter avec elles.

Moments émouvants

Ce ne fut pas très long que tout le patelin se savait “visiter” par des étrangères et en passant devant les maisons, on voyait la grand-mère ajouter une poignée de riz à la soupe pendant qu’un messager accourait auprès de nous afin de nous inviter au repas en famille. Cette nuit-là, malgré le froid de la température extérieure, nous avons dormi au chaud, bien emmitouflées des manifestations amicales brodées d’humanité offertes par des gens affables, tout aussi curieux de nous connaître que nous l’étions de les découvrir. Les berceuses qui encensèrent notre sommeil se résumaient dans l’existence certifiée de relations uniques et sans conditions entre des humains de mondes extérieurs différents.

Que de fois, au hasard d’une balade, sur des sentiers moins fréquentés, des invitations spontanées à prendre le thé avec les gens du pays, m’amenaient au cœur de foyers vietnamiens ! Nous arrivions toujours à trouver les quelques mots ou les gestes qui exprimaient les plaisirs du temps partagé. Si la visite se prolongeait, on sortait le vin de riz, qui prouvait que la confiance venait de monter d’un cran dans le cœur des hôtes.

Encore une fois, ce fut chez les gens les plus modestes que je vécus les moments les plus émouvants. Quand je pense aux flâneries interrompues par des invitations surprises, aux pique-niques en famille dans des vergers desquels je revenais les bras chargés de fruits frais cueillis spécialement pour moi, ou encore dans les maisons d’amies en ville, à la campagne ou au bord de la mer, me revient la chaleur ardente de ces rencontres sous l’égide de la fraternité.

Une fraternité sans jugement, sans artifices, ni snobisme, ni tape à l’œil… ne flottaient que les effluves d’une véritable relation humaine.

Dorothée Roy/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top