Belles perspectives de l'envoi de travailleurs vers les pays de l'ASEAN

Compte tenu des similitudes culturelles, l'exportation de la main-d'oeuvre vietnamienne vers les pays membres de l'ASEAN, malgré quelques obstacles, a un bel avenir. Ce point a été expliqué par Dào Công Hai, chef adjoint du Département de gestion des travailleurs à l'étranger, en marge de la 3e conférence du Comité de protection et de promotion des droits des travailleurs immigrés de l'ASEAN (ACMW-3) qui vient de se tenir à Hanoi.

* Combien de Vietnamiens travaillent dans les pays membres de l'ASEAN ? Quelle est la contribution de l'exportation de la main-d'oeuvre à l'économie nationale ?

Le Vietnam compte pour l'heure environ 500.000 personnes travaillant dans 40 pays et territoires du monde. Sur ce total, 150.000 sont dans des pays de l'ASEAN, la majeure partie en Malaisie, à Singapour, au Brunei et au Myanmar. Un point important, l'envoi de main-d'oeuvre permet au Vietnam de réduire le taux de pauvreté. Après l'issue de leur contrat de 3 ans, à leur retour, les travailleurs seront une force de travail importante pour la modernisation du pays.

* Quels sont les défis que rencontrent les travailleurs vietnamiens dans les pays de l'ASEAN ?

Au sein de l'ASEAN, les travailleurs vietnamiens satisfont aux exigences des pays membres, et ils ne rencontrent que peu de difficultés car ces derniers ont une culture relativement similaire à celle du Vietnam. Mais les travailleurs vietnamiens heurtent 2 défis : la communication dans une langue étrangère et le respect de la discipline au travail, afin de pouvoir maîtriser rapidement des chaînes de production modernes. Il s'agit également des 2 points qui doivent être privilégiés dans le cadre de leur formation avant leur départ. Il faut par ailleurs augmenter le nombre de travailleurs qualifiés car ces derniers sont mieux payés.

* Vos estimations sur les perspectives de l'envoi de main-d'oeuvre vietnamienne ?

Les besoins en personnel des pays de l'ASEAN sont importants, le problème qui demeure est la capacité des travailleurs vietnamiens à répondre à ces besoins. Actuellement, 2 problèmes demeurent à régler : savoir-faire et maîtrise d'une langue étrangère. J'espère qu'avec une durée de formation de 3 à 6 mois avant le départ, l'entreprise de recrutement peut les aider à surmonter ces 2 difficultés. Actuellement, les travailleurs vietnamiens ne veulent pas partir dans les pays où les salaires sont trop faibles. C'est le cas pour la Malaisie par exemple, où le salaire mensuel est de 3 à 6 millions de dôngs selon le contrat. Mais pour augmenter le nombre de travailleurs à l'étranger, je pense qu'il faudrait encourager les travailleurs à partir dans un pays comme la Malaisie puis, après quelques années pour acquérir de l'expérience, aller dans un autre pays où le salaire est plus élevé.

* D'après vous, le Vietnam a-t-il une stratégie pour s'orienter vers un marché commun de l'emploi avec et au sein de l'ASEAN ?

Le gouvernement a des politiques à cet égard. Des projets de formation pour les jeunes et les paysans voulant travailler à l'étranger sont élaborés et mis en oeuvre. Avec ceux-ci, chaque jeune Vietnamien a l'occasion de bénéficier d'une formation professionnelle et d'acquérir une langue étrangère. Sur cette base, il peut être prêt à participer à un projet d'envoi de travailleurs à l'étranger.

* Pouvez-vous préciser la situation de l'envoi de main-d'oeuvre issue des 61 districts les plus pauvres ?

Le projet expérimental d'envoi de travailleurs à l'étranger est en cours de réalisation dans 75% des districts pauvres. Pour l'heure, 5.000 personnes sont déjà parties. Ce projet qui est financé par le gouvernement accorde plusieurs privilèges à ces travailleurs, notamment une assistance financière pour leur formation professionnelle et l'apprentissage d'une langue étrangère. Pour l'heure, les premiers résultats obtenus sont encourageants. Les travailleurs envoyés ont un salaire d'entre 3,5 et 5 millions de dôngs par mois.

Le Programme d'assistance aux 61 districts pauvres dans l'exportation de la main-d'oeuvre, doté d'un investissement de plus de 4.700 milliards de dôngs du gouvernement, est mis en oeuvre dès le mois de mai 2009, avec l'objectif d'envoyer d'ici 2020 plus d'un million de travailleurs à l'étranger.
Selon le Département de gestion des travailleurs à l'étranger, relevant du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, le programme sera divisé en 3 étapes. Environ 10.000 travailleurs seraient envoyés à l'étranger lors de la première étape, qui s'achèvera fin 2010. Cela permettrait à 8.000 foyers (soit 2,8% des foyers pauvres des 61 districts en difficulté économique) de lutter contre la pauvreté. Pour la 2e étape, prévue entre 2011 et 2015, environ 50.000 travailleurs partiraient à l'étranger. Enfin, à la 3e étape de 2016 à 2020, en se basant sur une augmentation de 15% du nombre de travailleurs par rapport à la 2e phase, le gouvernement espère pouvoir réduire de 19% le nombre de foyers pauvres au sein de ces localités.

Linh Thao/CVN

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